Chronique : Xiu Xiu – Always
Pile dix ans que James Stewart s’active aux marges de la pop et tente de se faire un nom avec Xiu Xiu et sa belle gueule. Le côté complaisant du bonhomme, Molko manqué jouant l’androgyne, a pu rebuter, sa voix fouaillant la new wave suicidaire (et rappelant Antony Hegarty) et ses textes au diapason glauque empêchant d’adhérer totalement à son projet expérimental. Et puis, le garçon est un pisse-copie : neuf albums de Xiu Xiu, collaborations et projets parallèles à la pelle. En voulant être partout, Stewart n’était finalement nulle part.
Depuis deux albums, il est cornaqué à la production par Greg Saunier de Deerhoof, et ça s’entend : fini les morceaux jetés sur disque à moitié terminés, Always s’écoute même si le côté “protest songs contemporaines” a tendance à lasser (un titre sur l’inceste, un sur l’Afghanistan, un sur la condition des ouvrières chinoises, etc.). Les vieux démons n’ont pas disparu (“The Oldness” ou “Born To Suffer” pour soigner la “street credibility” borderline), mais la forme plus libre et plus travaillée musicalement (le single “Hi”) séduit plus qu’elle n’agace. Avec mention spéciale au parti pris frontal d’“I Love Abortion”, grand moment du disque. (Matthieu Recarte)
Always (Bella Union/Beggars/Naïve)