Chronique : Warpaint
Des (jolies) filles qui font du rock. En 2010 ça avait – et c’est toujours aussi désolant – servi d’accroche aux médias du monde entier pour parler de Warpaint et de ses quatre génitrices cataloguées tentatrices. Heureusement pour le groupe, heureusement pour nous surtout, ce premier album, The Fool, avait bien plus à offrir : un rock noir, mélodieux, hanté.
Trois ans plus tard, les quatre jeunes femmes creusent le même sillon : les voix se font de plus en plus fantomatiques, traînantes, les guitares bouclent inlassablement. Les changements les plus francs viennent des basses, très prépondérantes, collant parfois à ce deuxième album un côté dubby qui rajoute à l’atmosphère de club crado. Les rythmiques assez synthétiques et la présence plus massive de synthétiseurs inondent encore d’un nouveau jour les compositions ténébreuses des quatre Californiennes. Compositions qui à de rares exceptions se font moins franchement mélodieuses que par le passé. Warpaint a plongé sa musique dans un tourbillon engourdi, fomentant un poison léthargique pernicieux. Pour qui regrette encore et toujours Siouxsie et les Cocteau Twins, Warpaint fera figure de descendant au grand talent.
Warpaint (Rough Trade/Beggars/Wagram)