Chronique : VietNam – An A.merican D.ream
On a toujours eu un faible pour les héros du rock’n’roll version série Z : Roky Erickson, Sky Saxon, Greg Sage, Ron Asheton… De grands brûlés de la vie dont les chefs-d’œuvre sont nourris d’autant de turpitudes personnelles. Michael Gerner, l’âme de VietNam, tente de se hisser au niveau de ceux-là. Un premier album en 2007, salué comme il se doit par tous les fans de psychédélisme punk, puis plus rien. Jusqu’à ce grand-huit sonore, où une voix nasillarde incendie des blues électriques, fragiles et tourmentés aux contours très flous. Sans réelles constructions, les morceaux sont autant de jams que Gerner n’hésite pas à étirer sur plus de huit minutes pour conduire l’auditeur dans une transe qui n’a nul besoin d’ayahuasca. Si l’on ne craint pas de côtoyer les démons, on plongera les cornes les premières dans les complaintes hallucinées et hallucinantes de VietNam. Don’t shake me Lucifer.
An A.merican D.ream (Mexican Summer/Differ-Ant)