Chronique : Vampire Weekend – Modern Vampires Of The City
Il y a toujours un pincement au coeur quand on voit un groupe qu’on a tant aimé (en couverture du n° 26 de Tsugi) s’égarer en chemin. On est encore plus peiné quand il s’agit de Vampire Weekend, quatuor qui a montré en deux albums seulement qu’il était plus ingénieux et plus coquin que tous ses congénères. Envolé le fun, effacés les sourires en coin d’Ezra Koenig et de ses trois sautillants comparses, oubliées les cavalcades happy-post-punk africanisantes, ce troisième album met en avant les ballades et le midtempo tiède. « Diane Young » ou « Finger Back », en tentatives d’énervement passager, ne sont pas de mauvais morceaux mais font figure de pâles brouillons face aux « Cousins » et « A-Punk » du passé. Les ballades s’accumulent, souvent anodines (« Hannah Hunt », « Obvious Bicycle ») et mornes répliques du passé (souvenez-vous, le fabuleux « Taxi Cab » sur Contra). L’étonnant et noir « Hudson » ou le baroque « Ya Hey » s’en sortent mieux, mais Vampire Weekend n’a clairement pas sorti ses meilleurs « ooh oohs » et « lalalas », aucun égosillement jouissif à la « White Sky » (le sommet du précédent album). Le résultat est même tristement fade.
Modern Vampires Of The City (XL/Beggars/Naïve)