Chronique : Untold – Black Light Spiral
Forgeron confirmé d’un dubstep aventureux, Untold a sorti des maxis parmi les plus excitants de ces six dernières années, qu’il s’agisse de ses propres productions ou de celles d’artistes de son label Hemlock Recordings, sorte de 50 Weapons en plus pointu. Entre-temps, il a déplacé son curseur vers une techno dure et trouble, un pied dans l’expérimental et l’autre dans la crasse. Premier LP radical et expéditif (40 minutes), Black Light Spiral rabote sec et bascule dans l’abstraction, voire l’agression.
C’est un délicieux objet de torture, noir et spongieux, donnant dans les atmosphères lourdes: les sirènes hurlantes de “5 Wheels” nous accueillent dans une urbanité fumeuse, là où “Hotbrush” ou “Ion” font monter la pression industrielle jusqu’à suffocation en fin de parcours. Entre les deux, le producteur anglais brise en miettes les formules du dancefloor moderne qu’il a déjà bien explorées, et distille un breakbeat lancinant (“Sing A Love Song”), contorsionné (le libérateur “Strange Dreams”) ou caverneux (“Doubles”). Aux antipodes de certains premiers albums fourre-tout et tiédasses, Black Light Spiral est une déclaration d’intention frontale et unique, le genre d’œuvre qui met le doigt là où l’électronique démange le mieux. (Thomas Corlin)
Black Light Spiral (Hemlock)