Chronique : Tunng – Turbines
Parfois à l’écoute d’un disque : on sèche. Que dire du cinquième album de Tunng ? Ni mauvais, ni bon, Turbines ne laisse pas non plus complètement indifférent. Figure phare du folk anglais mâtiné d’électronique, le groupe suit son bonhomme de chemin depuis une bonne dizaine d’années. D’un premier album rafraîchissant aux tubes plus pop et à la consécration qui va avec (“Bullets”, en 2008), on dirait que Tunng a vécu toutes les vies d’un (gros) groupe indé. Un musicien parti, nouvelle recrue, nouvelle formule (plus brute, moins électronique, etc.)… On peut dire qu’ils ont tout essayé. Pourtant Turbines peine à décoller. Il nous laisse plutôt en apesanteur, le groupe reprenant sa formule folktronica planante et ses arrangements mille-feuilles. Tunng n’abandonne pas cependant la pop pastorale qui fait toujours son effet aux premières écoutes – et les morceaux se glissent subrepticement dans nos oreilles (“By This”, “Follow Follow”). Quant aux titres ouatés (“Once”, “Embers”), ils sont à mettre sur le compte du départ de Mike Lindsay, le leader, pour l’Islande. On se demande d’ailleurs si en déménageant, il n’a pas emporté avec lui ce qui faisait l’essence du groupe. Tunng, Tunng, y a quelqu’un ? (Quentin Monville)
Turbines (Full Time Hobby/Pias)