Chronique : Trevor Jackson Presents – Metal Dance
Ces dernières années, quelques scientifiques, dont certains fantaisistes, se sont penchés sur le big-bang et les quelques secondes qui auraient précédé la naissance de l’Univers. C’est un peu l’ambition de cette excellente double compilation (sous-titrée Industrial/Post Punk/EBM–Classic & Rarities/80-88) de raretés électroniques rassemblées par le graphiste, DJ et ancien patron du label Output, Trevor Jackson. Avant l’explosion de la house et de la techno, les années 80 avaient déjà engendré toute une production électronique et dancefloor, restée largement confidentielle. Une électronique issue des courants new wave, post-punk ou industriel, qui témoignait à l’aide d’arpèges mécaniques, de percussions martiales, d’échos dub et de déflagrations bruitistes, d’une inspiration glaciale et obscure, caractéristique de la fin de la guerre froide et des désillusions de l’après-punk.
Que l’on évoque ainsi les quelques classiques underground (signés Severed Heads, SPK, Cabaret Voltaire, Nitzer Ebb ou Einstürzende Neubauten) ou les raretés composées par des groupes largement oubliés depuis (Fini Tribe, Honey Babe, Secession, Naked Lunch), tous semblent avoir puisé leur essence dans le versant obscur de la décennie 80, que l’on pourrait définir comme une forme de modernité morbide et robotique. (Jean-Yves Leloup)
Metal Dance (Strut/La Baleine)