Chronique : Traumer – Takt
Romain Reynaud, Roman Poncet, Little Poney, We Got Milk… Traumer a de quoi perdre n’importe qui si l’on s’en tient à son identité. Une seule chose à retenir pour les maniaques de la biographie : le Français a sorti en mai 2013 le bouleversant Innocent EP, grosse claque pour tout amateur de techno racée et mélodieuse. Il revient aujourd’hui avec Takt, son premier album, signé sur le label allemand Herzblut. En traversant le Rhin, Traumer a attrapé un de ces virus pas très répandus : le groove. “Takt” flirte brillamment avec le jazz, “Maa’asalama” déroute puis plaît pour son orientalisme et “Day Zero” embarque, lancinant, sombre et quasiment psychédélique. Attention à ne pas en faire trop tout de même : quand la prenante boucle de piano d’“Azure” se fait rattraper par un saxo kitsch, difficile de ne pas penser à ces parodies de house débile tournant sur Internet. Mais le ridicule n’est jamais atteint, parce que les beats sauvent l’affaire ou que les samples réchauffent les arrangements. Et à la fin, on a l’impression d’avoir aimé, même en ayant un peu trop levé les sourcils d’un air dubitatif. Pas mal pour un mec qui s’est fait appeler “Petit Poney”. (Clémence Meunier)
Takt (Herzblut)