Chronique : Tim Exile – Listening Tree
Les gens qui rédigent les bafouilles promo à destination des journalistes ne devraient jamais trop s’emballer. Annoncer un artiste comme “le chaînon manquant entre Aphex Twin et Depeche Mode”, forcément, cela l’écrase sous des références qui risquent de filer à sa musique un lumbago prématuré. Cela dit, pour une fois, il y a du vrai dans cette affirmation difficile à assumer. Comment ne pas songer à “Windowlicker” autant qu’à “Master And Servant” en découvrant “Don’t Think We’re One” qui ouvre l’album en fanfare ? Loin de copier ces classiques, Tim Exile s’en inspire pour livrer une musique d’aujourd’hui qui n’a pas beaucoup à rougir de la comparaison.
C’est néanmoins quand il s’affranchit de ses encombrantes références que ce touche-à-tout britannique s’impose le plus volontiers. “Bad Dust”, « Listening Tree » ou “Fortress” inventent un hybride d’électronica popisante, sombre et épique, diablement excitant. Seuls défauts, il y a dans cet album un rien de grandiloquence superflue et une voix traitée de manière parfois trop martiale. Ok, Tim Exile est “too much” mais c’est aussi ce qui le rend vraiment original. On attend la suite de ses aventures avec impatience. (Jacques Drujon)
Listening Tree (Warp/Discograph)