Chronique : Thundercat – Apocalypse
Le premier album de Stephen Bruner sorti en 2011, The Golden Age Of Apocalypse, possédait de touchants défauts : trop fouillis, dur à cerner, ce chaudron à idées sonnait comme un brouillon très prometteur mais mal organisé. Flying Lotus, à nouveau coproducteur sur cette suite qui reprend en partie le nom de son prédécesseur, sera peut-être cette fois la clé de la réussite : son travail de producteur exécutif se ressent à chaque instant. Au-delà de la présence bienvenue de ses arrangements, le beatmaker a sûrement dû canaliser le travail de son “frère” bassiste-chanteur pour le rendre plus lisible. Résultat, une sorte de fusion cosmique entre Jaco Pastorius, Toro Y Moi et un extraterrestre en collants roses. Les mélodies ne sont plus exclusivement funky ou psychédéliques, mais tâtent le terrain de la pop, sans trouver de sables mouvants. “Special Stage”, truffé de “wizz” étranges, reste ancré à la voix de velours de Bruner et à sa maîtrise de la basse, sans grand-chose d’autre qu’un rythme et une nappe pour solidifier tout ça. Cosmique également, le morceau d’ouverture “Tenfold”, qui semble synthétiser le bruit des étoiles avant de le passer dans un filtre électro-pop rythmé. Sans parler du jam fêlé de “Seven”, qui voit les machines de FLyLo répondre aux cordes folles de Thundercat. Maintenant qu’on comprend quelque chose à la carte, le voyage peut commencer.
Apocalypse (Brainfeeder/Pias)