Chronique : The Whitest Boy Alive – Rules
Drôle d’idée d’appeler son disque Rules quand on figure parmi les plus grands briseurs de règles de la pop. Le quatuor berlino-norvégien The Whitest Boy Alive est en effet surtout l’œuvre d’un homme, le rouquin binoclard le plus cool du monde, Erlend Øye. Un type qui, avant que la hype déblatère sur l’avènement de “novateurs” croisements entre électro et pop, passait avec brio du folk mi-bucolique mi-neurasthénique des Kings Of Convenience à une échappée solo totalement électro (Unrest) et un DJ Kicks de techno chantée. “No rules” donc, même si le deuxième album de The Whitest Boy Alive – succédant à un Dreams (2006) qui nous laisse encore rêveur – tient son nom de la volonté de décrire une norme différente à chaque morceau.
On croit pour notre part qu’une seule tend le tout : écrire à chaque plage une nouvelle merveille d’électro/pop/funk blanc spleenesque et dansant. Car là où Dreams souffrait parfois de quelques effets “so 80’s” et de quarts d’heure slow prolongés, Rules n’est jamais mou. Mêlant la sensibilité pop de Morrissey à l’énergie mélancolique de New Order, cette musique convie aussi la force émotionnelle de l’italo-disco et la tension organique d’un folk habité, dépouillé et terriblement poétique. (Violaine Schütz)
Rules (Bubbles/Differ-Ant)