Chronique : The Stepkids – Troubadour
“Il était une fois dans le Connecticut…” C’est comme ça que s’ouvre l’album d’un trio improbable mélangeant funk, jazz et psyché 60’s. Troubadour commence par nous charmer avec des morceaux de soul irisée, portée par de discrètes touches psychédéliques et des voix de velours. “Memoirs Of Grey”, en première place, nous entraîne sur un terrain où le jazz des refrains rencontre une sorte de R&B étrange et contemporain, pour un titre d’une prodigieuse intemporalité. La suite de l’album, peu à peu, se libère des formats maîtrisés de la black music.
Sur “Sweet Salvations”, les expérimentations à la Grateful Dead s’étirent et rencontrent le charme d’un Stevie Wonder. Résultat, un morceau plein de couleurs, kaléidoscopique. The Stepkids veut le beurre et l’argent du beurre : des morceaux accessibles, aux refrains parfois presque pop, des sonorités vintage (mais pas passéistes) et des instruments qui se laissent aller à l’improvisation (les synthés et les guitares notamment). Pas étonnant que les chemins des trois compères aient croisé ceux d’Alicia Keys, 50 Cent ou encore The Horrors. Les barrières s’effondrent sous le chant du trio. Troubadour est un enfant des sixties dont le trip sous acides aurait duré quinze ans et qui se réveillerait soudain prêt à aller faire la cour, tel un lover.
Troubadour (Stones Throw/Differ-Ant)