Chronique : Téléman – Breakfast
C’est l’histoire d’une résurrection. Pas celle de Georg Philipp Telemann, célèbre baroqueux allemand du XVIIIe bien connu des amateurs de… trompette, mais celle de Pete And The Pirates, groupe indie anglais qui n’est jamais vraiment parvenu à surnager dans le flux du rock sage et mélodique de la fin des années 2000. La renaissance se fait en trio, toujours sous la férule des bien peignés frères Sanders, et sous un blaze kraftwerkien pour signifier que l’époque a changé?: désormais, l’électronique infuse les chansons des Anglais.
L’ouverture “Cristina” remplit son office de tube pour ado en peine de cœur, bluette amoureuse tellement douceâtre qu’on en oublierait un texte des plus explicites, qui se prolonge sur le très velvetien “In Your Fur” (pas besoin de vous faire un dessin), retour au Bontempi des vertes années 80. Ailleurs, “Monday Morning” modernise le “Rectangle” de Jacno, “Lady Low” se rêve en Beach Boys contemporain, et le conclusif “Travel Song” lorgne Django Django. Mais la mue de Teleman reste imparfaite et quelques scories pirates (les héroïques “23 Floors Up” et “Mainline”, la pop éventée de “Skeleton Dance”) viennent malheureusement briser le charme naïf de ce premier album.