Chronique : Stefan Goldmann – The Empty Foxhole
Certains l’ignorent sans doute encore, mais la techno, notamment sous les doigts et l’oreille avisés d’un DJ, peut se révéler tour à tour sexy, souple, élastique, dynamique, obsessionnelle ou mystérieuse, à l’image de ce joli CD mixé par Stefan Goldmann. Personnage un peu à part sur la scène allemande, le Berlinois tourne ici le dos à une musique paresseusement énergique ou minimale pour privilégier une écoute plus sensible et introspective, jouant avec les textures et les sonorités, les phrases poétiques et les mélodies graciles, qu’elles soient signées Mathew Jonson, Carsten Jost, Minilogue, Plastikman, Villalobos (son classique “What You Say Is More Than I Can Say”) ou Dennis Ferrer (le magique “I Can’t Go Under”).
Néanmoins, si le choix et l’orchestration des titres choisis est quasi parfait, sa technique de mix plutôt sommaire et délibérément basique, ne parvient pas tout à fait à transcender cet Empty Foxhole (dont le titre semble faire référence à un album de 1966 d’Ornette Coleman), et à le doter d’une véritable personnalité. On peut donc logiquement lui préférer son album The Transitory State/Voices Of The Dead sorti récemment sur Macro. (Jean-Yves Leloup)
The Empty Foxhole (Mule Electronic/Modulor)