Chronique : Rimcash – Vie d’ordure
Déjà trentenaire et jusqu’ici vierge de tout album, avec Vie d’ordure, Rimcash se rend enfin justice. Ceux qui avaient entendu ses excellentes mixtapes attendaient avec impatience ce premier long format du rappeur de Montreuil, proche de Grems ou Greg Frite (avec qui il forme le groupe Djeunz). L’homme est facétieux, cynique et sombre. Il parle du vide d’être un Francilien sans autre aspérité que celle de souffrir d’être soi-même. La tise, les meufs et les spliffs noircissent ses cahiers de lyrics qu’on trouvera parfois désuets et néanmoins divertissants. Les productions assurées par son pote de toujours, Didaï, suffisent à faire jouir nos écoutilles. Les beats tantôt West Coast (« Tard la nuit »), tantôt Dirty South (« Bang Bang »), soutiennent le flow malin du rappeur faussement crétin. Évidemment, on pense à 1995 (« Confessions d’un sale con » et « Mothafuckabunk »), dont Rimcash est un auditeur assidu. S’il nemarque pas l’histoire du genre, cet album est la confirmation qu’avec Rimcash la famille du bon rap français s’est agrandie. (David de Araujo)
Vie d’ordure (Rue du Faubourg/Musicast)