Chronique : Pick A Piper
Mon dieu, les ravages de la drogue ! Voilà un jeune ado canadien, acnéique juste comme il faut, qui jouait peinard dans sa chambre “Karma Police” de Radiohead à la batterie (ah quand même…) tout en matant de vieux posters de Margaret Trudeau punaisés sur les murs. Et puis un jour tout bascula. Brad Weber, c’est son nom, rencontre Dan Snaith qui l’enrôle dans son fameux projet Caribou où la house et la pop semblent malaxées sous LSD. C’est sûr, ça laisse des traces (de buvard) dans le cerveau.
Résultat, Weber s’affranchit aujourd’hui de son mentor pour un projet Pick A Piper bien azimuté. Recrutant à tour de bras chez les Born Ruffians, The Ruby Suns ou Brainiac, Brad s’est entouré d’une joyeuse équipe qui s’éclate à coups de percus, de cuivres et de chœurs évanescents. Cela pourrait donner une free jam pop psyché mal maîtrisée, c’est au contraire un petit miracle d’équilibre mélodique provoquant une transe irrésistible. Sans même avoir besoin de gober quoi que ce soit. Cœur avec les doi-doigts des deux mimines. (Patrice Bardot)
Pick A Piper (City Slang/Pias)