Chronique : Lateef The Truthspeaker – Firewire
Un an déjà qu’outre-Atlantique Lateef, l’une des moitiés de l’excellent duo Latryx, a sorti ce même premier album sur son label Quannum (maison mère des starlettes Blackalicious ou Pigeon John). Dans le sillage d’Hervé Salters (General Elektriks) avec qui il enquille les concerts communs, il divise désormais les fans de la première heure du collectif Quannum Projects, dont il est l’un des fers de lance. Épicentre du conflit d’initiés, ce “So Sexy”, si racoleur et ridicule qu’il ferait presque oublier que le MC est fils de Black Panthers. Mais tout de même, la production de “Heckuvit” est au poil, l’ouverture “Let’s Get Up” (par Chief Xcel) ou “Oakland” sont dans la plus pure tradition de la bonne vieille école Solesides. Mieux encore, les quelques hardiesses dans la production sonnent juste. “We The People”, avec ses synthés eighties, est plutôt bien monté ; “Testimony” et “Hardship Enterprise” font penser à du Theophilus London pour CSP+, et “Inside You” à du Gorillaz underground. Les contours rock alternatif de “Sara” et les allures jazz fusion de “Say What You Want” (produit par DJ Shadow) terminent de convaincre. Alors certes, Dan The Automator s’est loupé sur la production de “Left Alone”. Et pour la révolution sonique façon Latryx sur The Album, il faudra repasser. Mais si FireWire n’est pas de la grande musique, ça n’en reste pas moins un bon disque. (David de Araujo)
FireWire (Quannum/Platinum/Differ-Ant)