Chronique : Juan Atkins & Moritz von Oswald – Borderland
Vingt ans qu’on ne les avait plus vus collaborer ensemble ! Depuis 1992 pour être exact avec la sortie du cultissime EP Jazz Is The Teacher et son morceau « Die Kosmischen Kuriere », l’un des sommets de la techno de Detroit. Alors, quand les deux légendes Juan Atkins – le « Originator » de la Motor City – et Moritz von Oswald – son équivalent berlinois – s’associent à nouveau, notre curiosité se trouve forcément toute émoustillée. Borderland, qui sort sur Tresor (le même label que leurs premiers travaux), est une œuvre onirique, comme une jam session électronique dans laquelle des canevas rythmiques et mélodiques se croisent et se décroisent, avant de revenir insidieusement. C’est particulièrement vrai pour la tétralogie très imagée et bucolique « Electric Garden »/ »Electric Dub »/ »Deep Jazz In The Garden »/ »Mars Garden », sorte de variation jazzy autour des mêmes thèmes, qui compose une bonne moitié de l’album. « Footprints » est quant à lui un joli track de deep-dub techno intemporelle et salvatrice, quand « Treehouse » revient aux fondamentaux house et « Digital Forest » à ceux de Detroit. Si la répétition de certains motifs s’avère lassante à l’écoute, ce concept-album est surtout prétexte à une tournée ayant comme point de départ le Mutek de Montréal. (Nicolas Bresson)
Borderland (Tresor/La Baleine)