Chronique : Jackson And His Computer Band – Glow
Année huit. L’ère post-Jackson se comptabilise, on parle même d’instaurer une unité de mesure propre au phénomène. Ramification unique de la musique électronique, Smash avait en 2005 introduit le Français en australopithèque au sein de la communauté producto-sapiens.
Hominidé bel et bien savant, c’est le retour du fils prodige, pas prodigue, avec dans sa besace une proposition plus hallucinée, plus dense encore, et instigatrice d’une égale assuétude. Oui, c’est envisageable. Glow, album au vocabulaire largement intelligible, utilise tout de même sa propre grammaire et pousse plus loin le sens du détail que l’on connaissait à Jackson, formant de nouvelles poches et strates dans les abysses et les enveloppes supérieures de son univers déjà très vaste. En bref, ce disque est magnifique.
L’homme n’a guère de congénères, mais il suffit de se mettre l’ouverture “Blow” sous la dent pour reconnaître à l’œil nu les accointances génétiques des ancêtres Beatles soumis aux lois exponentielles de l’évolution. Fascinante, l’œuvre loge ainsi les sixties, l’électronica, le garage, James Bond, The Wall, la bass music, la magie noire, la musique symphonique ou les contes du futur. Une entité pourtant âprement cohérente émerge de cet apparent marasme et prend l’allure de ce à quoi pourrait ressembler le folklore d’un âge mythologique sur une exoplanète. Brillant. (Clément Fabre)
Glow (Warp/Differ-Ant)