Chronique : Hyperdub 10.1
Une décennie à racler la suie des caves londoniennes, ça n’aide pas à donner un teint resplendissant, mais ce n’est jamais ce qu’on a demandé à Kode9 et à sa machine à pensées. Hyperdub, sans en faire des caisses, a tordu les lignes figées de la bass music à l’anglaise, tout en maintenant une certaine fluidité et l’espace nécessaire à une constante créativité. Résultat, Burial, Scratcha DVA, Ikonika et Cooly G ont tous gagné leurs galons de pilote grâce à ce label désormais institutionnel. Dix ans, ça se fête, et Hyperdub semble bien décidé à nous rincer.
Cette compile 10.1, première d’une tétralogie qui s’étalera tout au long de 2014, comprend deux disques pour trente-trois morceaux. Une véritable pièce montée sonore, que l’on a attaquée par le début?: seize morceaux inédits d’artistes maison, tous aussi mentaux les uns que les autres, avec mention au gros footwork de DJ Rashad et Gant-Man sur le morceau “Acid Life”. Le second disque sonnera comme un best-of aux yeux des connaisseurs, les tracks étant déjà sortis sur les différents maxis et EP du label, à l’image de la légendaire collaboration entre Burial et The Spaceape. Une compilation qui donne le sentiment étrange d’être dispensable car trop calorique, mais uniquement composée de morceaux déments. (Mathias Riquier)
Hyperdub 10.1 (Hyperdub/Differ-Ant)