Chronique : High Tone – Ekphrön
Parler d’un disque comme d’une invitation au voyage, c’est un peu facile. Mais là, pas le choix?: Ekphrön (du grec “hors d’esprit”), le septième album de High Tone, est sincèrement pensé comme tel. Un voyage physique d’abord, grâce aux voix japonaises sur “Super Kat”, à une guitare orientale sur “Wahqam Saba” ou à l’ambiance Bollywood dans “Raad Step”.
Mais c’est surtout sur le voyage intérieur que ces rescapés du dub français ont travaillé?: la musique est un moyen de s’échapper de son corps, de planer. Cette spiritualité enfumée peut faire sourire, mais High Tone tient le pari. S’étant quelque peu perdus dans les méandres du dupstep frontal sur leurs deux précédents albums, les Lyonnais renouent avec la mesure, la précision et la sagesse?: entre grosses basses (“Until The Last Drop”) et urban dub, ils laissent tout de même assez de place à une certaine poésie, comme ce solo de violoncelle de Vincent Ségal (Bumcello) sur “Basis”. De quoi se réconcilier avec le genre. (Clémence Meunier)
Ekphrön (Jarring Effects/CD1D)