Chronique : Get Well Soon – 3 EP
Chronique extraite du numéro 78 de notre magazine, toujours en kiosques.
Chacun y va de sa petite extravagance pour pousser le format album vers la porte de sortie mais personne ne fait bouger les lignes du moindre pouce. Ainsi l’élégant Allemand Konstantin Gropper, caché derrière le pseudo Get Well Soon, s’est amusé à composer trois EP plutôt qu’un quatrième long format. Son label City Slang préfère évidemment en faire une promotion groupée, pourtant les trois œuvres sont bel et bien disjointes. Commençons par la fin, Greatest Hits, six reprises au centre desquelles on retrouve le “Careless Whisper” de George Michael, repris dans une énergie lasse splendide qui va si bien à Gropper, rappelant que l’original méritait déjà, malgré la production datée, toutes les louanges.
Sur le deuxième EP, Henry, Get Well Soon se rapproche plus d’une pop de chambre délicate, sans forcer sur l’emphase orchestrale mais en développant des arrangements fins et une ambiance ténébreuse et solennelle en hommage à son auteur allemand romantique fétiche Arnold Stadler. Le premier EP, The Lufthansa Heist fait, lui, dans le plus pur Get Well Soon, rock classieux et baroque, grandiloquence assumée et puissance lyrique insolente. Une jolie façon de couronner presque dix ans d’une carrière riche et de prouver au passage que le bonhomme a plus d’une idée.