Chronique : Gaëtan Roussel – Orpailleur
“En cas de clash ou d’inertie pensez à avoir de la poésie.” On a beau être un vieux punk, on aimerait que le conseil extrait du second album de l’ex-Louise Attaque et Tarmac trouve un large écho dans notre société bouffée par l’hystérie et le matérialisme. Quatre années se sont écoulées depuis le carton du somptueux Ginger, premier disque solo de Roussel plus influencé par LCD Soundsystem que par Bashung dont il produisit Bleu Pétrole. Pour creuser vers la veine sonore étincelante, l’orpailleur en chef a retrouvé ses deux meilleurs chercheurs d’or : Guillaume Brière (The Shoes) et Julien Delfaud.
Appuyé par cette production ciselée mais puissante, dont l’ouverture “La Simplicité” est le parfait exemple, Gaëtan bâtit des trésors pop à l’aide de la plume du toujours brillant Pierre-Dominique Burgaud. L’écriture singulière des deux hommes, qu’elle soit musicale ou littéraire, ouvre la voie d’une poésie urbaine un brin désenchantée mais toujours radieuse. Si, comme il le chante, “la vie nous laisse si peu de temps”, elle ne doit pas nous faire passer à côté d’un disque précieux fait d’un métal dont le cours n’en finit plus de monter.
Orpailleur (Barclay/Universal)