Chronique : Fritz Kalkbrenner – Suol Mates
Repéré sur le désormais classique “Sky And Sand” réalisé avec son frère Paul, où il assurait la partie vocale, Fritz Kalkbrenner avait ensuite démontré brillamment ses talents de compositeur avec un sympathique premier album de tech-house popisante, Here Today Gone Tomorrow. Chanteur et producteur accompli, seule sa facette de DJ restait jusqu’à présent méconnue. Un oubli désormais réparé avec Suol Mates, dans lequel il déploie un large éventail de styles. On le savait amateur de hip-hop, ce n’est donc qu’une demi-surprise que la première moitié du mix y soit consacrée, convoquant notamment Black Milk, Plantlife, Pete Rock, le regretté J Dilla, RJD2, Oddisee et même Roy Ayers pour une sucrerie jazz-funk.
Après une transition où il en profite pour placer l’une de ses productions (“Ruby Lee”), Fritz assure une deuxième partie de mix très axée deep house, d’abord feutrée puis de plus en plus lumineuse et organique. On y retrouve par exemple Lawrence, Boo Williams, Henrik Schwarz, Tom Trago, Robag Wruhme ou l’imparable “Fallen Hero” de Nufrequency remixé par Motor City Drum Ensemble. Du hip-hop à la house, avec un fil conducteur très soulful et funky, cette sélection, finalement pas très éloignée de celle d’un Gilles Peterson, permet à Fritz Kalkbrenner de s’émanciper de l’ombre de son aîné. (Nicolas Bresson)
Suol Mates (Suol/La Baleine)