Chronique : Frànçois and The Atlas Mountains – Piano ombre
“Heureusement qu’il y a la musique magique, l’amour a déçu”, chante Frànçois Marry dès le premier titre de Piano ombre, plaçant “Bois” en véritable transition entre deux disques, un pont entre deux époques. L’amour, c’était le thème de E Volo Love – bah oui – et il a déçu, l’amour. Il ne reste plus qu’à chanter la musique donc, et toutes ces questions existentialo-politiques qui peuvent tourner en boucle dans la tête d’un coeur cassé : “Considères-tu qu’il faille travailler plus, mener la vie dure ?”
Avec cet album, Frànçois & The Atlas Mountains explore des pistes plus exotiques, étirant sa pop vers des contrées plus joueuses. Sonorités aquatiques, trompettes suaves et rythmiques californiennes à faire coucher les arbres (“The Way To Forest”), Piano ombre s’imprègne de sonorités résolument modernes. Entre les cordes sensibles et les arpèges délicats, on y trouve des arrangements soniques (“Bien sûr”), des titres au funk doucereux (“Réveil inconnu”) et un psychédélisme tout en retenue, pas du tout foutraque (“La Vérité”). Mais l’écriture ne s’est pas totalement détachée de ses langueurs romantiques, à l’image de l’élégant “La Fille aux cheveux de soie”, ou du pianovoix mélancolique “Piano ombre”, le coeur de Frànçois bat encore, et il bat fort. Et nous, on craque, on craque fort.
Piano ombre (Domino/Sony Music)