Chronique : Fauve – Vieux Frères – Partie 1
Le “phénomène” Fauve court tellement vite que ce que l’on a écrit il y a quelques semaines, lorsque nous les avions mis à la une, se trouve déjà dépassé. Ce n’est plus dix mais vingt Bataclan à Paris qui affichent complet tout comme la quasi-totalité des concerts de la tournée fleuve qui suit la parution de ce “déjà-célèbre-avant-sa-sortie” Vieux Frères – Partie 1. Comme d’habitude, l’engouement va de pair avec la virulence des “haters”. Un comble pour un groupe qui se décrit à juste titre ainsi : “Nous sommes de ceux qu’on ne remarque pas, des fantômes, des transparents, des moyens…” Pas facile dans ces conditions d’oublier les excès des uns et des autres pour appréhender un album dont le contenu ne modifiera sûrement pas les certitudes des deux camps.
Pourtant, Vieux Frères – Partie 1 laisse apparaître un Fauve, non pas plus docile, mais qui tend au fur et à mesure à percer le blizzard jusqu’au carrément radieux “Lettre à Zoé”. Même si, en ouverture, un featuring avec un rappeur peut surprendre, musicalement, pas de révolution. Les quatre complices continuent de développer une scansion/vérité posée sur des instrus hip-hop minimalistes où s’esquisse parfois l’ombre d’une mélodie. Sans effet de surprise, le rugissement apparaît donc peut-être moins fort, mais on a déjà hâte de connaître le contenu de la Partie 2. Pour découvrir un Fauve enfin apprivoisé ? Qui a dit “hélas” ?
Vieux Frères – Partie 1 (Fauve Corp/Warner)