Chronique et écoute : Tuxedo
Chronique extraite de notre magazine numéro 80, actuellement en kiosque.
Personne n’osera affirmer le contraire : Chromeo est cuit. Et Mayer Hawthorne navigue tranquillement dans sa petite stratosphère mainstream depuis qu’il a quitté Stones Throw pour du plus gros calibre. C’était sans compter sur une fidélité sans faille pour le label qui l’a fait démarrer, et sur lequel il revient accompagné d’un faire-valoir de poids : Jack One, qui a notamment produit Snoop Dogg, De La Soul ou encore Planet Asia. Tuxedo a tout du duo conceptuel, créé pour le plaisir de l’anachronisme: costards, nœuds pap’, cocottes de guitare à la cool et basse qui groove nonchalamment, tout est fait pour rappeler une époque. En l’occurrence, celle de Chic, des Whispers et des parquets cirés.
Si l’urticaire vous monte au visage, considérez Tuxedo comme un vaccin, couplé à une excellente alternative à la Juvamine. Si la boîte à rythmes et l’aspect presque cheap du morceau d’ouverture “Lost Lover” (à garder sous le coude pour plus tard) peuvent rebuter, le sur-tube “Watch The Dance” est conçu pour dégoupiller n’importe quel agent d’assurances et le transformer en fauve de nuit. Et tout ça sans même tomber la veste à trois boutons. Tuxedo dose le maniement de ses leviers à la perfection : jamais trop ringard mais un peu quand même, à la production impeccable, le duo accouche d’un “feel good record” jubilatoire.