Chronique et écoute : Ghostpoet – Shedding Skin
Chronique extraite de notre magazine numéro 80, actuellement en kiosque.
Il y a à peine deux ans, Obaro Ejimiwe accouchait d’un deuxième album qui amorçait une transition. Ghostpoet, que le monde avait découvert sous les atours frisquets de productions électroniques nébuleuses, commençait à accompagner son flow traînard et singulier avec un peu de batterie par-ci, deux ou trois notes de basse par-là. Et c’est ce qui rendait Some Say I So I Say Light particulièrement fort: le contraste entre les types de productions, multiplié par la volonté de diversifier les atmosphères, faisait mouche. 2015, et Shedding Skin sent le disque conçu pour sonner comme l’album de la maturité.
Ejimiwe se faisait plaisir à mélanger ce qui lui semblait goûteux ? Il ne se contente plus que d’un nappage indie-soul très adulte, et embarque des justificatifs qui en jettent sur la tracklist. Ne zappez pas trop vite, Paul Smith de Maximo Park s’efface au profit du maître de cérémonie sur un “Be Right Back, Moving House” qui fonctionne bien malgré le côté tire- larmes. Pour le reste, Shedding Skin ne va pas plus loin que l’étiquette “joli disque” qu’on a envie de se mettre le dimanche en lisant un roman graphique sur un sofa Habitat. Tout ça est un peu propre pour être réellement prenant.