Chronique : Efkterlang – Piramida
En bons Scandinaves, les membres d’Efterklang n’ont jamais créé une musique très effusive, et leur inspiration pour ce quatrième album semblait annoncer un nouveau refroidissement. Piramida est une colonie russe abandonnée sur l’île norvégienne du Spitzberg, où le trio danois a passé neuf jours en quête de sonorités nouvelles. Ils y ont enregistré le piano à queue le plus septentrional au monde, et capté une ambiance glacée qui paraît d’abord engourdir leurs morceaux, les saupoudrant de givre scintillant. Pourtant, une chaleur humaine se dégage petit à petit derrière les tonalités cristallines, notamment grâce à la voix de velours de Casper Clausen, plus en avant qu’à l’habitude. Telles des gouttes de neige fondue, les percussions comme le marimba contribuent au réchauffement de l’atmosphère arctique. Dévoilé en collaboration avec un orchestre symphonique, en prélude à une tournée accompagnée par divers ensembles classiques, Piramida évite néanmoins l’iceberg de l’emphase (“Hollow Mountain”), allant même jusqu’à remuer les derniers habitants de l’endroit (“The Ghost”). (Benoît Repoux)
Piramida (4AD/Beggars/Naïve)