Chronique & écoute : Son Lux – Bones
“Ferme les yeux”, “Respire”, “Tu ne fais que commencer”… Drôle d’intro que celle du nouvel album de Son Lux. À croire que Ryan Lott souhaite hypnotiser l’auditeur, le préparer aux nombreux changements amorcés par ce disque. Sur la forme déjà, Son Lux est maintenant un trio, le chanteur s’accompagnant du batteur Ian Chang et du guitariste Rafiq Bhatia aussi bien en live qu’en studio. Mais c’est surtout le contenu du disque qui étonne : la mélancolie poisseuse et charnelle de Lanterns y est chassée par une pop soignée, comme si les trois avaient digéré Merriweather Post Pavilion d’Animal Collective pour n’en garder que le meilleur. Pop certes, mais pas que. “White Lies” s’offre une fin techno crissante tandis que “This Time” s’articule autour de percussions et de chœurs dansants. “You Don’t Know Me” flirte même avec la trap pendant que Ryan Lott se prend pour Dieu – signant au passage le meilleur morceau de l’album. Plus éclectique mais toujours lié par cette voix de vieux magicien, Bones surprend, mais le verdict est le même que d’habitude : Son Lux a réalisé un des meilleurs album de cette mi-année. (Clémence Meunier)