Chronique : Disclosure – Settle
Après presque trois années intenses à semer leurs singles incendiaires et faire grimper Internet aux rideaux, les puceaux prodiges de l’Angleterre house sortent enfin leur tout premier album attendu comme le Messie. Et si on craignait la lassitude face à un revival house/garage surabondant et étouffe-chrétien, les frères Lawrence (Guy, 22 ans et Howard, 19) ont trouvé la parade en plongeant tête la première dans les hymnes vocaux exubérants. Une stratégie du tout-chanté qui vise le succès populaire et poussera les esthètes de la house à crier au blasphème, quand on se contentera d’y voir une succession de tubes et des facilités mélodiques époustouflantes. Settle n’évite pas quelques longueurs (« January » avec Jamie Woon, ou « Defeated No More » avec le leader de Friendly Fires Ed Macfarlane), mais seulement parce que les deux frères ont été trop gourmands: soixante minutes de tubes, l’exploit était hors d’atteinte. Il reste sur ces quatorze pistes largement de quoi tenir jusqu’à la fin de l’été, du déjà classique « White Noise » (avec AlunaGeorge) à l’excellent « Graber » ou même « Confess To Me » (deuxième collaboration avec Jessie Ware après l’inoubliable remix de « Running »). Un album à la fois totalement rétro et parfaitement dans l’air du temps qu’il sera difficile d’oublier.
Settle (PMR/Island/Universal)