Chronique : Connan Mockasin – Caramel
Certains musiciens vous expliqueront qu’ils ont enregistré leur album pour éveiller les consciences, d’autres parce qu’ils avaient besoin d’argent, mais rares sont ceux qui, à l’instar de Connan Mockasin, avancent des raisons telles que : “Je l’ai fait parce que ma mère me l’avait demandé”, ou : “Étant donné que personne n’avait jamais appelé l’un de ses albums Caramel, je me suis demandé à quoi pourrait bien ressembler un album qui s’appellerait Caramel…”
Le Néo-Zélandais aurait pu difficilement trouver meilleur titre pour illustrer ce nouvel album, qui déroule une musique douce, collante et sexuelle, se matérialisant le plus souvent sous la forme d’une soul psychédélique évoquant une rencontre fantasmatique entre Prince et Syd Barrett. D’autant que si ce disque, enregistré en un mois dans une chambre d’hôtel à Tokyo, ne se laisse pas toujours facilement apprivoiser, plongeant parfois dans une ambiance planante et cinématique peu propice à attirer les foules, il contient son lot de friandises et autant de singles limpides (“Caramel”, “I’m A Man, That Will Find You”, “Do I Make You Feel Shy ?”, “I Wanna Roll With You”). C’est ce qui fait la différence avec le précédent album – en plus de l’aspect soul – et sans doute ce qui risque de rendre ce disque incontournable. (Gérome Darmendrail)
Caramel (Phantasy Sound/Because)