Chronique : Christophe – Intime
L’an dernier, Christophe avait fait son retour sur scène dans le cadre d’un Intime Tour dont l’intitulé ne pouvait pas mieux résumer le concept?: le chanteur seul face à son public, avec son piano, sa guitare ou son synthétiseur, pour une performance sans filet et sans fioriture, bref, à l’exact opposé d’un live de Radiohead. Ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’assister à l’un de ces concerts pourront se rattraper avec ce disque restituant l’esprit de cette tournée, enregistré en deux soirs dans les conditions du direct (public inclus) au studio Davout, à Paris.
En quatorze titres, Christophe y revisite l’essentiel de ses plus grands succès (oui, “Aline” et “Les Mots bleus” y sont) de façon sobre et dépouillée, tout en retenue – même les applaudissements qui ponctuent chaque morceau sont feutrés, comme si le public présent craignait de briser la magie de l’instant. Et tant pis si le chant de Christophe, fragile, semble avoir parfois du mal à s’envoler et à monter dans les aigus, les amateurs d’authenticité apprécieront la démarche à l’heure d’auto-tune et des logiciels correcteurs de chant. Les amateurs du Beau Bizarre, quant à eux, apprécieront tout court. L’illusion de partager un moment de complicité avec l’artiste et de s’inviter chez lui, en fin de soirée. (Gérome Darmendrail)
Intime (Capitol/Universal)