Chronique : Cheveu – Bum
Retour aux sources mâtiné d’une production bruitisto-léchée ou tentative d’expérimentation pop avec un jeu de guitare noise mais néanmoins funky ? Et si pour une fois nous évitions les milliards d’épithètes ? D’autant qu’ici, c’est complètement inutile. Les trois gusses de Cheveu suivent un schéma d’évolution dont ils ne vous laisseront jamais les clés. Il ne vous reste plus qu’à subir, le seul choix que vous puissiez avoir, c’est de savoir si ça vous plaît de souffrir.
Nous, on savait déjà qu’on était un peu maso, le bordel soigneusement organisé de 1000, deuxième album physique du trio, avait fait valser un paquet de nos codes de pantouflards. Ceci dit, on a l’impression que la machine à claques s’est calmée en 2014, et qu’on commence à comprendre le bruit des rouages. Mais la démocratisation du chant bilingue, qui donnerait presque des airs bashungiens au résultat, la clarification du son, ou ces nouveaux délires presque introspectifs (le déroutant “Polonia”) risqueront bien de déstabiliser ceux qui croyaient que Cheveu, c’était juste pour les pogos. Ceux-là trouveront aussi du matos à leur convenance, et se laisseront, on l’espère, emporter par un disque qui ne ressemble à rien de connu jusque-là. Du très grand Cheveu, en admettant d’ailleurs que ces trois-là soient capables de faire du simplement correct un jour… (Mathias Riquier)
Bum (Born Bad/L’autre Distribution)