Après une pause de cinq ans, les Berlinois Tom Thiel et Daniel Meteo réunis sous le nom de Bus sortent Eagles, album transgenre, downtempo, et purement instrumental. Les premiers morceaux ne sonnent pas finis et s’aventurent vers un hip-hop old-school bruitiste. Quand un petit bout de mélodie suffit à faire le quasi-refrain de “Miami”, “Moon” ose sortir une guitare discrètement distordue sur des séquences qui se répètent, se font écho et se transforment. Il faut attendre le quatrième morceau pour avoir droit à une (presque) vraie mélodie.

“Rhodeos” joue variations sur le même thème. Les quelques notes synthétiques vont et viennent, parfois jouées à la guitare. La ligne mélodique n’est jamais là où on l’attend et le morceau se met doucement à flotter… Toujours entre hip-hop, électronica et expérimental, Bus s’amuse à brouiller les pistes et sonne parfois cheap (“Cold Soup”, tout droit sorti d’un Windows 97). Il faut tendre l’oreille pour retrouver les boucles et les mélodies au milieu de tous ces jeux sonores. Ce n’est qu’à la fin de l’album qu’on peut entendre un morceau qui a l’air achevé. “Soundberg” offre enfin un schéma reconnaissable, avec des basses continues et des boucles qui reviennent à intervalles réguliers.

Eagles (Shitkatapult/La Baleine)