Chronique : Boogers – Running In The Flame
Steph’ Charasse a encore oublié de grandir. L’homme qui se fait appeler “crotte de nez” joue les emmerdeurs de la pop depuis la deuxième moitié des années 2000, dans la catégorie “punk-pop pour bricolos”. Running In The Flame révèle la plus grande réussite du Tourangeau?: maintenir ce vernis naïf et ludique tout en développant une capacité de composition à rendre jaloux un paquet d’ignares indés qui se prennent trop au sérieux.
L’ouverture “Nerves”, très rock 90’s pour alternos, laisse place à un jeu d’équilibriste entre les bidouillages spoken word de Cheveu et les déhanchés électro-pop de son pote Rubin Steiner sur “The Big Summer”. Avec une prod’, c’est utile de le préciser, impeccable. “Goin’ Downtown” sort quelques gimmicks country pour mieux nous servir une sauce rock pleine d’ingrédients secrets, “Dis-moi pourquoi” rappelle aux skaters que Seven Hate manque à la France… Tout ça sonnant faussement débile, alors que le fond est parfaitement maîtrisé et authentique. Le temps où Boogers jouait les grooveurs pour enfants de 7 à 77 ans semble très loin… mais en même temps, pas tant que ça.