Chronique : Bibi Tanga & The Selenites – 40° Of Sunshine
Bassiste originaire de Centrafrique révélé en 2007, Bienvenue (alias Bibi) Tanga signe un troisième album trilingue : anglais, français et sango, la langue centrafricaine officielle. Soutenu une nouvelle fois par les samples savants du Professeur Inlassable, et l’expertise instrumentale des Selenites, Bibi signe un retour aux sources, plus afrobeat, brut et authentique que sur Dunya. Comme à la belle époque de son groupe Gréements de Fortune, rendu célèbre pour ses prestations sur l’émission Salut les Terriens ! d’Ardisson, il parvient à réincarner le funk, musique parfois en porte-à-faux, faite de contours sexy, mais facile d’accès, avec ce qu’il faut de productions discoïdes pour rappeler le bon souvenir des sound-systems de Brooklyn. Les trois premières pistes suffisent à renseigner sur le talent du compositeur, avec le titre “My Heart Is Jumping” pour étendard. Captivant malgré quelques longueurs, 40 Degrees Of Sunshine porte néanmoins bien sans nom, tant (au risque de tomber dans les clichés du bien nommé “afrofunk”) il inspire la chaleur. On se surprend à penser à Curtis Mayfield (“40 Degrees Of Sunshine”), Sun Ra (“Attraction”) ou Fela (“Poet of the Soul”), et c’est suffisamment rare pour être souligné. Let the sunshine in. (David de Araujo)
40° Of Sunshine (National Geographic/Naïve)