Chronique : Bear in Heaven – I Love You, It’s Cool !
Groupe de second rang installé à Brooklyn, Bear In Heaven essaie de se faire un nom dans l’indie pop depuis un moment déjà (2003 exactement), bénéficiant depuis peu (ça aide) d’un soutien inconditionnel de Pitchfork assez surprenant. Non pas que leur musique soit indigne, mais elle ne brille pas par son originalité, association déjà vue de psychédélisme, krautrock et électronique 80. Le trio revendique pourtant une veine expérimentale, a notamment travaillé avec Glenn Branca et choisi, pour le lancement de ce quatrième album, d’en proposer une version ralentie à 400 % en streaming : une diffusion ovni de 2 700 heures, pour le coup bien plus surprenante que le disque lui-même !
Si I Love You, It’s Cool n’est pas exempt de bons morceaux, notamment dans ses divagations psyché-électroniques (le conclusif “Sweetness & Sickness”), on est ici en plein dans la recette. On voit bien ce qui peut plaire (l’hédonisme de “World Of Freakout”) : les spectres des Pet Shop Boys planent, le grandiloquent “Sinful Nature” faisant lui office de chaînon manquant entre U2 et Coldplay… Mais ce qu’on entend surtout, c’est l’influence de Yeasayer, groupe passé maître dans le crossover rock électronique. On attendra donc sagement le retour imminent de leur modèle. (Matthieu Recarte)
I Love You, It’s Cool ! (Dead Oceans/Differ-Ant)