Chronique : Balthazar – Rats
Concentrez-vous, mains sur le crâne et souvenez-vous – 2010 ça n’est jamais qu’avant-hier -, Balthazar remettait la Belgique sur le planisphère rock mondial en dignes héritiers des vieillissants dEUS. Un premier album fougueux fait par des jeunes branchés aujourd’hui visiblement bien décollés de la prise. Jinte Deprez (l’un des deux songwriters du quintet avec Maarten Devoldere), comme un symbole d’assagissement, écrit qu’il faut “traverser son lot de débauche avant de réaliser que le bonheur est tout près, dans les bras de la fille qu’on aime”. Balthazar s’est rapproché du post-rock et du folk, évoquant les débuts d’Arcade Fire loin des stades, il a même ajouté à son violon habituel quantité de cuivres délicats, arrondi les mélodies, poli son chant, renforcé ses harmonies… Le résultat est parfois poignant (le bluesy “The Man Who Owns The Place” ou la très jolie ouverture “The Oldest Of Sisters”), même si la deuxième moitié du disque frise la mollesse (voir le jazzy “Listen Up”). Qu’importe, pour reprendre une dose de fougue, on se tournera plutôt vers les passionnants BRNS, nos nouveaux chouchous électriques du plat pays. (François Blanc)
Rats (Pias)