Chronique: Baby Guru – Marginalia
Visiblement nés avec des chapeaux à clochettes sous des liquid light shows d’époque, les Grecs de Baby Guru ont un truc très fort avec le psychédélisme. Il était déjà au coeur de leurs deux précédents albums pop et gentiment krautrock, et il éclabousse encore ici, quoique dans une forme à la fois plus maîtrisée et policée. On le sent, Baby Guru entend bien apparaître cette fois-ci dans la colonne best new music de Pitchfork, et lorgne du côté de Tame Impala et de toute l’indie pop du moment. Par instants, ils surjouent et se plantent : “We Need Some Space” cumule tous les clichés du mauvais R&B-pop indé contemporain, et “Baby You’re So Weird” est une mélopée à fleur qui passe mal. Marginalia a heureusement bien plus à offrir et expose l’ambition de ce groupe sous influence fortement 60’s : “Behaviour” sonne comme du Nuggets updaté à 2013, “Exegesis” pousse une ballade médiévale folk dans un chaudron glam rock, et le morceau-titre tourne autour d’un emprunt à peine déguisé au “Moon In June” de Soft Machine. Rien ici qui ne déploie une personnalité hors norme ou ne dépasse le stade des bonnes intentions, mais Baby Guru se pose comme un groupe crédible selon les standards en vigueur. (Thomas Corlin)
Marginalia (Inner Ear/Differ-Ant)