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12 novembre 2013

Christine : « on t’embarque sur la route et tu redescends une heure plus tard »

par rédaction Tsugi

Le duo normand, qui vient de mettre son nouvel EP en bacs, se découvre à nous, et dresse les grands projets de son avenir.

 

Comment vous êtes vous rencontrés ? La Normandie ça rapproche, c’est ça ?

C’est un peu ça, il ne se passe pas grand chose en Normandie, on a vite fait de se retrouver dans le peu de bars sympa pour voir quelques concerts. Et c’est là que j’ai rencontré Stef, il avait déjà ses habitudes et sa petite réputation. J’étais très impressionné par ses talents de turntablist et je crois qu’on l’était encore plus par le nombre de points communs et de références musicales qu’on avait en commun. On avait suivi quasiment le même chemin tordu avec quelques années d’écart. C’était il y a cinq ans, les choses se sont un peu accélérées et on a eu envie de créer le projet Christine il y a trois ans.

Vous venez de sortir votre second EP Death On Wheels. Le son est assez sombre et violent, ça devrait plaire à tous ceux qui aiment quand ça tabasse. Ca parle de quoi Death On Wheels ?

Il n’y a pas vraiment de concession sur ce disque, mais outre la « tabasse », il y a aussi beaucoup de mélodies et d’émotions. « Death on Wheels », ça parle de revanche, « Burial » de liberté, d’impasse avec « No Way », de rois déchus avec les mecs de We Are Match, et de juste milieu avec les Death Set.

Vous avez composé, produit et mixé l’EP vous-même. On peut vous considérer comme un duo DIY ? C’était un désir de votre part ?

Oui, on a toujours tout fait nous même. D’abord parce qu’on aime ça, et puis parce que nous n’avions pas vraiment d’autre moyen. Ce qu’on ne maitrisait pas, il fallait qu’on l’apprenne, aujourd’hui ça nous apporte une certaine indépendance. Mais avec ce disque, le label nous a permis de bosser avec un ingé-son et un arrangeur disposant d’un savoir-faire et d’une collection de matos vintage hallucinante, tout ce dont on pouvait rêver pour améliorer nos prods. C’est jamais évident de trouver un ingé qui comprend où tu veux aller et qui t’aide à dépasser tes propres limites, avec Flo et Pavle, ça a super bien fonctionné.

Votre clip de « No Way » rappelle l’imagerie des films de Tarantino, et de plusieurs films des années 70 type Point Limite Zero. Quelle est la place de l’image dans votre musique ?

Oui effectivement on admire beaucoup Tarantino, son travail de recyclage nous fascine. Notre musique et nos montages vidéos sont hyper influencés par le cinéma des 60/70/80 et de ses BO. Illustrer ainsi notre musique nous à paru une très bonne idée, y a un côté nostalgique qui nous plaît et l’idée d’utiliser une œuvre existante pour la réinterpreter et la faire revivre nous a toujours séduit, qu’elle soit audio ou vidéo.

 

Que pensez-vous de la vivacité et de l’état de la scène électro actuelle en France ?

La scène électro actuelle en France est effectivement très active et très présente au niveau national et international, mais on regrette un manque cruel de diversité, il y a très peu de prise de risque, tout le monde suit la file. On parle aussi souvent de grande famille, mais c’est faux, il y a beaucoup de clan et peu d’échange, c’est dommage.

Vous vous sentez proche d’une scène, d’artistes en particulier ?

Proche d’une scène pas vraiment, par contre on est proche de beaucoup d’artistes rock-pop indé ou hip-hop et on aime bien collaborer sur des univers différents de l’électro comme avec We Are Match, Concrete Knives, Sarah W Papsun, Florian Mona ou même Laurent Lamarca.

Vous avez joué dans pas mal de festivals cet été… Quel est votre meilleur souvenir ?

Un de nos concerts les plus impressionnants, c’était Solidays, toute cette puissance de feu à disposition devant 7000 personnes, c’était dingue. On aime aussi beaucoup aller à Montréal (MEG fest) et au Mexique (Mayo Fest), il y a une ambiance mortelle, une simplicité dans les rapports humains qu’on retrouve beaucoup moins en France.

Qu’est-ce que vous pourriez dire aux personnes qui ne vous connaissent pas encore pour qu’elles aient envie de venir vous voir sur scène ?

On aime bien dire que Christine c’est une sorte de road movie électronique à la Tarantino, on t’embarque sur la route et généralement tu redescends une heure plus tard. Je crois qu’on a un public assez large, les plus jeunes peuvent danser a fond et les plus vieux apprécient généralement les références sonores et cinématographiques que l’on distille tout au long du live. On bosse actuellement un nouveau live un peu sur le même principe mais mieux construit, plus efficace et avec un peu de moyens cette fois-ci.

Vous fêtez la sortie de votre nouvel EP au Badaboum le 21 novembre. Vous avez prévu quoi pour cette soirée spéciale ?

Ca va être une jolie fête, on va présenter pas mal de nouveaux morceaux et une partie du nouveau live. On a voulu faire un line-up éclectique, de qualité et différent de ce qu’on voit habituellement, avec Fuzati du Klub Des Loosers, Baadman le petit protégé de Don Rimini et DJ Netik, le multiple champion du monde de scratch. Et il est pas impossible que quelques amis viennent passer des disques.

C’est quoi la suite pour vous deux ? Un album, une tournée, du repos ?

Du repos, on aimerait bien… Mais on prépare déjà le prochain EP et on bosse le nouveau live pour 2014. Et ensuite, sur la route !

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Photo : Olivier Bonnet

 

Death On Wheels (Moonkeys Music)

En concert :

14/11, Le Havre
15/11, Live à 17h dans l’émission Rodéo sur le Mouv’
16/11, Coatelan (after des Rencontres Trans Musicales)
21/11, Release Party @ le BADABOUM
22/11, Release Party @ Rouen (secret place)

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