đȘ C’Ă©tait comment… les 15 ans d’InFinĂ© au Centquatre avec tous ses artistes majeurs
AprĂšs 15 ans Ă bouleverser le paysage musical français en nous faisant dĂ©couvrir des artistes uniques, Ă la croisĂ©e des chemins entre musiques Ă©lectroniques et musiques classiques, il fallait qu’InFinĂ© fĂȘte son anniversaire comme il se doit. Et ce fut beau. Le temps d’un week-end, le label avait conviĂ© au CENTQUATRE dans le 19e arrondissement de la capitale, la plupart des artistes qui ont fait et font encore l’histoire du label. Tsugi s’est invitĂ© Ă la fĂȘte samedi soir, on vous raconte.
Il est 20h devant le CENTQUATRE et une file dense se presse devant le bĂątiment. La foule est calme, peut-ĂȘtre un peu trop pour un samedi soir (la faute, sĂ»rement, Ă ce long week-end que certains consomment dĂ©jĂ allĂšgrement depuis trois jours). Peu importe, aprĂšs 20 minutes d’attente, les portes s’ouvrent enfin. Au fond de l’immense hall, trĂŽne la scĂšne principale – la nef – et on devine de suite que c’est ici que tout va se passer. Mais pas encore, la soirĂ©e s’ouvre un peu plus bas, au sous-sol du bĂątiment dans une salle assez petite mais qui a le mĂ©rite de crĂ©er une ambiance feutrĂ©e. La preuve quelques minutes plus tard avec ce live totalement planant d’AÄrp.
Sur le chemin qui nous ramĂšne Ă la salle principale, on tombe sur une exposition qui vient nous rappeler Ă quel point l’histoire d’InFinĂ© est foisonnante. Le label s’est certes construit en dĂ©couvrant de rĂ©elles pĂ©pites â Rone, Francesco Tristano, Cubenx â mais pas seulement, sa force principale Ă©tant d’aller dĂ©nicher des talents lĂ oĂč d’autres n’osent pas forcĂ©ment regarder. D’ailleurs, comme pour venir confirmer cette pensĂ©e, Mischa Blanos prend place sur la scĂšne principale. InstallĂ© Ă son piano Ă queue, l’artiste roumain s’en sert comme d’un instrument rythmique qui vient nourrir des mĂ©lodies Ă©lectroniques. L’ensemble donne une performance scĂ©nique ultra-moderne. Le public est captivĂ©, nous aussi. Une vraie dĂ©couverte. Le temps de dĂ©guster un dĂ©licieux sandwich gĂ©orgien, d’Ă©changer quelques balles sur la table de ping-pong (la tentation Ă©tait trop forte), et on se replonge dans l’ambiance claire-obscure de la salle 400. Bienvenue dans la dimension ambient avec Basile3 : une scĂ©nographie exotique, des chants mystiques… L’artiste nous embarque dans son univers et lĂ encore le pari est rĂ©ussi ; la salle, totalement silencieuse â sauf pour fournir des applaudissements nourris (et mĂ©ritĂ©s) â semble littĂ©ralement hypnotisĂ©e.
Ă lire Ă©galement
Ă voir : âInFinĂ© : 10 Yearsâ, le docu racontant lâhistoire de lâexcellent label qui a dĂ©couvert Rone (entre autres !)
On continue notre valse et, au loin, les premiĂšres notes de « Bye Bye Macadam » nous signalent que Rone vient tout juste de dĂ©buter son set. PenchĂ© sur ses platines, l’artiste joue les magiciens, accompagnĂ© d’une scĂ©nographie impeccable. Vu l’heure tardive, il nous dĂ©balle juste ce qu’il faut : les corps se mettent en mouvement, les verres se remplissent, la salle se rĂ©chauffe et les bĂ©quilles se lĂšvent (oui oui). Un rapide dĂ©tour pour aller voir la Tunisienne Deena Abdelwahed avec laquelle on ne retrouve pas du tout la salle 400 telle qu’on l’avait quittĂ©e. Un contraste qui nous montre bien lĂ toute la force du label : un panel d’artistes qui s’affranchit des barriĂšres de styles.
« Des gens dâune curiositĂ© folle et qui sont fous de musique« , nous dĂ©clarait il y a quelques jours Alexandre Cazac, cofondateur d’InFinĂ© Ă propos de son label. C’est vrai, ce soir nous n’avons vu que peu de tĂȘtes Ă©mĂ©chĂ©es mais une foule plutĂŽt disciplinĂ©e et captivĂ©e qui regarde, Ă©coute, et bien-sĂ»r, danse. Ce sont bien les mots d’Alexandre qui flottaient dans l’air. De la musique, de la musique, et encore de la musique.