🤯 C’était bien Laurent Garnier et Scan X qui se cachaient derrière l’énigmatique label COD3 QR
Bas les masques ! Derrière COD3 QR, l’un des meilleurs labels électroniques apparus ces dernières années, se cachaient Laurent Garnier et Scan X. Et pour fêter leur dixième sortie, les deux piliers de la techno française préparent 28 heures de fête.
« Nous voulions revenir aux bases du métier de label : se concentrer sur la musique de qualité, la publier et la promouvoir, sans faire attention à la hype qui entoure les artistes. »
On aurait dû s’en douter. Lors de la sortie digitale du dixième maxi de l’énigmatique label électronique COD3 QR, on écrivait dans les colonnes de Tsugi que l’une de ses quatre pistes, « Bye Bye », avait des faux airs du « Flashback » de Laurent Garnier. Nous ne nous étions pas trompés de beaucoup, juste d’un titre, puisque le DJ-producteur signait dans le même pack le morceau « How d’ya Like Your Beef ». Mais ça, on ne l’apprend qu’aujourd’hui, puisque le nom des contributeurs était caché derrière un signe cryptique, comme toujours depuis le lancement du label en 2018. Ici, Garnier est 4C472E, son compère Scan X 534358, Speaking Minds & Amarcord 53504D & 414D4 et Diego Infanzon 494E46.
Plus que la perspective de savourer deux nouveaux titres de ces pionniers de la techno sur le vinyle du maxi disponible ce 10 septembre, la nouvelle du jour, c’est les responsables de la création de ce label étonnant, dont chaque sortie balayait large le spectre de l’électronique sur des maxis-compilations d’une grande cohérence, sont ces mêmes Laurent Garnier et Scan X. Ils ont réussi à tenir depuis trois ans un pari quasi impossible dans une époque d’information en temps réel et de surexposition : rester anonymes, tant eux que les 34 autres artistes qui se sont succédé sur les dix sorties de COD3 QR, acceptant que leurs noms soient remplacés par des codes et ne soient révélés que deux mois après la parution de chaque maxi. Un processus au service de la musique comme l’expliquaient – de façon totalement anonyme – Scan X et Laurent Garnier dans les pages de Tsugi en décembre 2019 : « Nous voulions revenir aux bases du métier de label : se concentrer sur la musique de qualité, la publier et la promouvoir, sans faire attention à la hype qui entoure les artistes. En tant qu’amoureux de la musique, nous nous sentions frustrés de voir de nombreux labels la compartimenter de plus en plus. La diversité est une force, pas une faiblesse. COD3 QR est une prise de position : il n’existe pas d’autre voie que l’éclectisme, l’ouverture d’esprit, la créativité et la dévotion totale à toutes les formes de musique. Nous ne croyons pas aux noms d’artistes. La renommée n’est jamais la raison pour laquelle nous signons quelqu’un. Nous croyons à la musique, point barre. Nous voulons que les gens ressentent notre musique, pas qu’ils l’achètent en fonction de qui l’a produite. De plus, nous ne publions que des ‘various artists’ pour rester les plus ouverts possible. Sortir quatre titres du même calibre serait chiant comme la mort. »
Trois ans après la première galette de leur nouvelle maison, créée d’après une idée d’Addy Penturo, de la structure de management et de promotion EPM (qui veille entre autres à la carrière de Robert Hood), les deux comparses tombent donc le masque. Si la révélation de leur identité aurait pu phagocyter COD3 QR à ses débuts, le risque est aujourd’hui minime et le label pourrait bien passer à la vitesse supérieure. La partie de cache-cache est loin d’être finie, selon Scan X lui-même. Attendez-vous donc à d’autres maxis aux intitulés cryptiques. Pour marquer le coup, une première soirée COD3 QR en deux actes aura lieu le 2 octobre à Paris. Au menu, dès 14 h au Kilomètre25, Laurent Garnier, Scan X, Re.Kod (live), Joaquim Plossu, R.O.S.H, Rocco, Voltaire (live) et Kyodai (live). Et à partir de 5 h du matin à Glazart, l’after réunira Scan X, Electric Rescue, Paul Nazca, Voltaire B2B Lö Pagani et Paola. Immanquable, évidemment.