« Catching Bad Temper », l’album musclé de Puts Marie entre rock progressif, jazz et hip-hop
Le secret le mieux gardé de la scène indé suisse? Le club des cinq de Puts Marie revient tout en puissance avec Catching Bad Temper : un disque à la croisée du rock progressif, du jazz et du hip-hop pour un rendu faussement foutraque. Avant d’embarquer sur les routes sinueuses de ce cinquième album, Puts Marie a eu le temps de jeter un coup d’oeil dans le rétro : quinze ans de travail commun, des tournées à la pelle, puis une parenthèse de trois ans histoire de laisser cours à leurs projets solo, avant de se retrouver en studio pour sortir l’imposant Masoch I – II en 2015. “Je trouve très beau que chacun d’entre nous grandisse individuellement avec ses goûts et ses désirs, mais que nous nous retrouvions toujours sur la même longueur d’onde quand il s’agit de jouer ensemble”, confesse le leader Max Usata. Et la recette semble toujours fonctionner, au regard des sept titres musclés qui forment l’album Catching Bad Temper, fraîchement publié chez Yotanka.
Avec ce disque, les Helvètes dessinent les contours d’un univers rassurant et familier, ouvert aux surprises savamment orchestrées. Le premier single « Catalan Heat », envoyé en éclaireur, annonçait déjà la couleur : rythmes lorgnant sur le hip-hop, guitares aiguisées comme des couteaux pour finir sur un ambiance grunge et fuzzy à la fois. « C’mon » emboîte le pas et s’offre même un clip délicieusement perturbant plein de découpages (ci-dessus) pour accompagner ce titre post-punk au riff gras et acide, qui invite les phrasés rap de Max Usata dans un style rappelant vaguement les Beastie Boys. Catching Bad Temper est surtout un nouveau terrain de jeu, toujours plus libre, où les titres s’étalent et s’allongent pour laisser place aux divagations de Puts Marie. « Indian Girl » se repose sereinement sur un rythme lent et une guitare clinquante bourrée d’écho, les grattes saturent durant les -presque- huit minutes de « Garibaldi », on se laisse volontiers emporter par les vagues houleuses de « Love Boat » pour finalement récupérer un peu d’air avec un « Rhapsody » grinçant et envoûtant. Fort et délicat, confiant et audacieux, solaire et caverneux, ce nouvel album rend hommage aux multiples facettes qui animent la musique de Puts Marie. Un disque brut et vivant à l’efficacité redoutable, plein d’émotions contraires et de violence salvatrice.
Puts Marie part en tournée : retrouvez-les en concert sur les routes de Suisse et de France, notamment à Petit Bain le 13 novembre et à Paul B. le 17. Plus d’infos sur la page Facebook du groupe.