Cabaret Vert : l’éco-festival fait le bilan avec Decarb-On !
Entre protection de l’environnement et engagements verts, le festival met un point d’honneur à limiter son empreinte carbone. Derrière cette initiative, le Cabaret Vert trace la ligne à suivre pour tous les autres festivals et dévoile un premier bilan de ses efforts, dans le cadre du projet Decarb-On ! On passe ça à la loupe.
Dans les Ardennes, on prend soin de mère nature. C’est en tout cas le signal que renvoie le festival Cabaret Vert depuis sa création en 2005 et la mise en place, dans la foulée, d’une première Charte de l’Environnement du Festival. Pas facile de concilier écologie et grands rassemblements, à l’heure où le festival a vu son nombre de spectateurs multiplié par dix en quinze ans d’existence. Pourtant, le Cabaret Vert dresse, dans le cadre du projet “Decarb-On”, un premier bilan carbone positif, montrant l’impact de ses engagements sur l’environnement. Et trace par la même occasion la marche à suivre pour l’ensemble des organisations de festivals, en France et ailleurs. Après un rapide regard dans le rétro pour relever les travaux accomplis lors de l’édition précédente, l’Éco-festival dresse la liste des actions mises en place cette année, du 16 au 20 août.
Comme chaque année depuis 2019 et la création d’une feuille de route pour un festival “durable et solidaire”, le Cabaret Vert a mis en place pour 2023 de nouvelles actions concrètes pour limiter son impact sur l’environnement. Et cette année, l’organisation mise surtout sur l’impact des transports, de l’alimentation et de l’énergie produite par les cinq scènes que comptent le festival. Pour sa dix-septième édition, le Cabaret Vert a notamment appuyé sur les transports en commun avec des bus, pour desservir les grandes villes ainsi que des navettes pour limiter l’empreinte carbone des déplacements des festivaliers. Ajoutons notamment la prise en compte du biais alimentaire, avec la création d’un “score carbone” sur les stands de restauration. Enfin cette année, l’organisation se concentre sur l’énergie consommée par les scènes du festival et les différentes installations que comptent l’évènement. À ces initiatives, prévues pour cette année, le Cabaret Vert met un coup de projecteur sur son empreinte carbone de l’édition 2022, avec Decarb-On, un grand bilan de vingt pages accessibles à tous.
Des chiffres et des mains vertes
Premier bilan et premiers chiffres : 3287 tonnes, soit le cumul des émissions de gaz à effet de serre recensé pour l’édition 2022 du Cabaret Vert. Ce qui correspond selon l’organisation à “l’empreinte carbone annuelle de 357 français moyens”. Le festival, qui s’est fixé une feuille de route verte entre 2019 et 2025, ambitionne de respecter douze actions et objectifs bien précis, engagés auprès de la région : participer au développement économique du territoire, proposer une restauration durable et saine, encourager la mobilité douce et maîtriser la consommation d’énergie.
Pour obtenir ces données, une enquête en ligne a été diffusée entre août et septembre 2022, et a permis de récolter bon nombre d’informations cruciales pour la mise en place de la dix-septième édition. Au milieu de ces presque 3300 tonnes recensées en 2022, pas étonnant pour un festival de retrouver en bonne place les émissions liées aux déplacements et aux intrants. Les allées et venues des festivaliers reste le principal problème, générant 1616 tonnes de CO2, soit 90% des émissions. Plus de 3 festivaliers sur 4 sont venus au festival en voiture, certains ont préféré un mode de transport “doux” -à pied ou à vélo-, d’autres ont pris le train ou ont fait du covoiturage. Notons aussi le fort impact des vingt groupes électrogènes du festival, qui émettent en 2022 80 tonnes de CO2. Au total, entre les artistes, le public, l’organisation, les scènes, les campings, le merchandising et la communication, on comptabilise 1304 tonnes en CO2, soit 39% du total des émissions du Cabaret Vert.
Pas évident pourtant de respecter ces objectifs écologiques, à mesure que le festival prend chaque année un peu plus d’ampleur. Ces changements auront également pour but de questionner nos représentations sociales et culturelles et ouvrir la voie à bien d’autres festivals.