Ça sort aujourd’hui : vendredi 30 août
C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : voici donc de quoi accompagner votre week-end avec Sina XX, Paranoid London, DJ Varsovie, Ezra Furman, Afrodeutsche, Pion et Xavier.
Sina XX – Debts Will Tear Us Apart [Subtyl]
Sina XX revient avec une fougue nostalgique dans ce nouvel EP, dont le nom fait référence au titre mythique de Joy Division. Le Le co-fondateur de Subtyl a souhaité mêler techno et new-wave, et ça marche. On ne le perçoit pas directement. En effet, le premier titre “Free From Desire” ressemble peu à la musique des années 80, mais il fait doucement monter la pression avec ses sonorités saturées et ses kicks rebondissants. Et ça rebondit de plus belle dans “Accidentally Cool”. On finit sur le son le plus rétro-futuriste des trois : “Debts Will Tear Us Apart” à base de notes synthétiques et de rythmiques typiques des 80s. Retour vers le futur avec Sina XX.
Paranoid London – PL [Paranoid London Records]
On reste dans le rétro-futurisme avec le duo britannique Paranoid London. Quinn Whalley et Gerardo Delgado produisent un album dans lequel les collaborations se bousculent. On peut y entendre les voix de Josh Caffe, chouchou de la scène queer londonienne, Mutado Pintado de Warmduscher, ou encore Simon Topping de A Certain Ratio. Cet album réunit des morceaux aux rythmes corrosifs et dépouillés d’artifices. On y écoute des bangers bruts, et notre favori, c’est “Nobody Watching”. Ça pourrait presque être un morceau acid si on augmentait le nombre de BPM.
DJ Varsovie – Sombre Ibiza [Intervision]
Voilà un LP qui réveille. DJ Varsovie dit jouer du “disco brut et violent pour les fins d’été tristes”. Ça se confirme dès les premières secondes de “Sombre Ibiza” avec une ligne de basse qui ne plaisante pas, rejointe par une mélodie digne du générique de Stranger Things. Le tempo ralentit et les sonorités s’assagissent sur “Sydney” pour reprendre de plus belle sur “Shadows On A Dancefloor” et “When He Touches Your Body”. Trois remixes de 14anger, Under Black Helmet et Geinst apparaissent à la fin de l’opus. Alors effectivement, c’est brut mais c’est certainement ça qu’on préfère pour danser jusqu’à l’aube.
Ezra Furman – Twelve Nudes [Bella Union]
Send nudes and twelve please. L’Américain Ezra Furman revient en pleine forme seulement un an après l’album Transangelic Exodus. L’opus est enregistré à l’automne 2018 à Oakland et mixé par John Congleton, le producteur de St. Vincent. Ezra Furman décrit cet album comme punk en ajoutant ceci : “Nous l’avons fait à Oakland, rapidement. Nous avons bu et fumé. Puis nous avons renforcé les parties bruyantes. Je me suis fait mal à la voix en hurlant. C’était en 2018 quand les choses allaient mal dans le monde. Les chansons sont brutes, il n’y a rien à cacher.” Et en effet, il s’écorche la voix, les guitares saturent au maximum, c’est un album qui vous électrise jusqu’à la moelle.
Afrodeutsche – RR01 [River Rapid]
La productrice basée à Manchester inaugure le label tout frais d’Eclair Fifi avec ce nouvel EP de quatre titres. Afrodeutsche propose un opus aux accents de synth pop sombre. Pourtant elle explique avoir été inspirée par l’afro-beat et le jazz: “Quand j’ai écrit ‘Make the Call’, j’écoutais beaucoup d’afro-beat et de jazz, ce qui a sans aucun doute influencé le rythme de l’album. Toutes les différentes parties ont été improvisées et conservées en l’état pour en préserver tous les travers.” On apprécie l’audace d’Afrodeutsche qui commence à percer après des performances au Dekmantel, au SONAR et à Dimensions. Affaire à suivre.
Pion – 22:22 [Entreprise]
La chanson française n’a qu’à bien se tenir. On vous avait parlé de leur premier extrait dans notre Tsugi daily, cette fois-ci, on écoute l’album entier. Le trio nous emmène dans leur rêve lyrique fait de nappes synthétiques planantes dans “Peuple fossile”, de notes dissonantes dans “Sympacide” et de paroles poétiques dans tous les morceaux. Cet album est à écouter à 22h22 de préférence.
Xavier – Sprayed Love [at(h)ome]
Xavier commence très fort son album, autant sur le fond que sur la forme. En effet, le premier morceau se nomme “Fist Funkin”, c’est en featuring avec le rappeur A2H, et ça ressemble à du Stevie Wonder. Sur le deuxième morceau, on reste sur cette même vibe funky mais plus calme, teinté de soul. Puis soudain, changement total de registre avec “Xan Airline”, un morceau rock dans lequel Xavier chante et rappe en français. La palette sonore de l’album est très large, d’un hit funky à des cris de dinosaures dans l’interlude en passant par une ballade dans “Day Is Gone”, le MC des Svinkels nous fait passer par toutes les émotions dans cet Objet Musical Non Identifié.