Ça sort aujourd’hui : vendredi 28 juin
C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : c’est le “ça sort aujourd’hui”. Voici donc de quoi accompagner votre weekend avec la techno émotionnelle d’Adriatique, celle plus industrielle de LSD et ColorCode Records, BLAHZOMEHDMZ, le mystérieux R.O.S.H., l’alliance Mitchell-Kraviz et le voyage cosmique de Speaking Minds & Amarcord.
Adriatique — X [Siamese]
« Le chiffre 10 a une signification particulière dans notre culture. Nous célébrons les jubilés, non pas la 3ème ou la 8ème récurrence, mais le 10. Le fait d’avoir été fidèle à quelque chose pendant une décennie prouve que vous êtes convaincu que c’est le bon choix. » C’est ainsi que le duo suisse d’Adriatique fête son dixième anniversaire avec X, un nouvel EP au titre simple, clair et net. Sorti sur son propre label Siamese — littéralement “siamois”, à l’image de sa relation fusionnelle — cet EP est dans la continuité de Nude, premier album intimiste du groupe. Emotions et minimalisme font l’identité de ces trois nouveaux titres, des percussions intenses de « Craft » aux plus nuancé « X ». « Love Modules » clôture enfin ce triptyque en explorant de nouvelles routes, celles de la house minimale. Qui dit nouvelle décennie, dit nouveaux horizons. Et Adriatique l’a bien compris.
R.O.S.H — Star A New Life [Twin Turbo]
Gardons le masque. R.O.S.H. tient, chose désormais assez commune dans le paysage électronique global, à garder l’anonymat. On sait donc peu de choses sur le producteur, si ce n’est un soutien indéfectible de la part de Laurent Garnier. C’est déjà un bon début. D’autant plus que les artistes ont le luxe de se cacher derrière quelque chose qui les dépasse largement : leurs créations. On ne peut donc pas savoir si R.O.S.H. ressemble à sa musique. Si c’est en revanche le cas, on dresserait le portrait robot d’un Britannique au teint pâle parsemé de quelques taches de rousseur. Le corps long et maigre, des mains de pianistes tournant les potards avec science et dextérité, des yeux sombres qui veillent au grain. Un physique fantasmé à l’image de productions méticuleuses qui zigzaguent entre les styles (techno, UK garage, bass music), les ambiances et les textures. On se trompe probablement sur son visage, pas sur sa musique.
Parris Mitchell Vs. Nina Kraviz — Feel My Butterfly [Snatch! RAW]
Pour passer des Etats-Unis à la Russie, il y a plus rapide que de traverser l’Atlantique. Parris Mitchell, DJ/producteur influent de la scène house Chicago, fait équipe avec sa consoeur sibérienne Nina Kraviz sur « Feel My Butterfly », titre acid baignant dans les lignes de TB-303. Leur précédente collaboration datait de 2014, lorsque Kraviz remixa « The Track Stars » de Mitchell, sur le label berlinois Deep Moves. Nina s’était rendue à Chicago, puisant directement à la source pour se procurer des disques du label Dance Mania pour sa collection. En tant que fan de longue date de la maison de disque, elle rencontra de nombreux membres du label, dont Parris. Ce morceau est le résultat d’une de ces rares sessions studio qu’ils eurent ensemble. Un groove et une basse gorgés d’acid, des touches vocales lancinantes de la part de Kraviz, un remix de DJ Krime boosté à la TR-808, et le tour est joué. D’Irkoutsk à Chicago, il n’y a qu’un beat.
LSD — Second Process [LSD]
Vous rêvez d’une techno hypnotique et envoûtante ? Impossible de passer à côté de LSD, le trio qui réunit Luke Slater, Steve Bicknell et David Sumner (alias Function). Après un premier EP en 2017, Ostgut Ton, il reviennent aujourd’hui avec une toute nouvelle expérience. En explorant les aspects psychédéliques de la techno, le groupe livre une plongée dans une techno d’un nouveau genre. Les mélodies transpirent une certaine inspiration industrielle, mêlée à des rythmes maîtrisés. En témoigne « Process 8 ». À mesure que l’on avance dans l’EP, le son devient plus robotique, comme sur « Process 6 » qui marque un tournant vers la science-fiction.
Speaking Minds & Amarcord — Cosmic Friday EP [AEON]
Parés au décollage. Speaking Minds & Amarcord font leur retour sur AEON avec Cosmic Friday, disque de cinq titres rassemble deux producteurs talentueux, le membre fondateur d’AEON Speaking Minds et l’Italien Amarcord, épaulés par des remixes de Fort Romeau et Moscoman. Leur nouvel EP aspire à conjuguer les influences krautrock dans une ambiance futuriste et spatiale, tout en conservant une cadence effrénée et hypnotique taillée pour les pistes de danse. Le morceau « Drums & Oscillators » est l’illustration de leur façon de concevoir la musique : le titre a été réalisée à l’issue d’une session live au synthé Korg MS-20, enregistré en une prise, puis retravaillé au mixage. Les deux acolytes mettent leur science au service d’expérimentations sonores qui font voyager en orbite autour de planètes inconnues. Une belle comète technoïde.
Various Artists — Some Reds [Colorcode Records]
Direction Berlin. Roman Lindau, Sascha Rydell et Monomood lâchent aujourd’hui quatre titres exclusifs sur leur nouveau label ColorCode Records. Avec une couleur attitrée pour chaque nouvelle sortie, le rouge est aujourd’hui à l’honneur avec Some Reds. Passion, colère, amour : son capital mythologique est riche ; de quoi fournir suffisant d’inspiration pour un EP. « Step Balance » de Monomood commence par des coups de pied pulsés fusionnés avec grâce avec des grooves balayés qui maintiennent une énergie constante. Rapidement suivi par « Soul Taker » de Roman Linda, une séquence organique associée à d’aigus chants vocaux. En bref, Some Reds est un EP travaillé, au design sonore robuste.