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Crédit : Paprika Kinski par Paul Perret
21 juin 2019

Ça sort aujourd’hui : vendredi 21 juin

par Lolita Mang

C’est vendredi, c’est jour de sortie ! Vu qu’il est parfois difficile de s’y retrouver avec tous les disques qui sortent chaque semaine, Tsugi a décidé de vous faciliter la tâche en vous faisant une petite sélection de galettes – LPs et EPs confondus – qui viennent de paraître et qui nous font vraiment envie : voici donc de quoi accompagner votre week‐end avec l’électro-pop satinée de Paprika Kinski, la nostalgie eighties du label Pont Neuf, la techno industrielle de Broken English Club, celle plus spongieuse de SSTROM ou plus sombre de Madben et les connexions cérébrales de Wata Igarashi.

Paprika Kinski — Diamond Queen [Baguette]

Pop, cold wave, féminine… Ce sont tout autant d’adjectifs qui peuvent servir à décrire la musique de Paprika Kinski. Chanteuse et bassiste, cette super-héroïne sort aujourd’hui son deuxième EP au nom bien trouvé : Diamond Queen. Osé, mais totalement assumé. A travers ces cinq nouveaux titres, Paprika Kinski fait renaître tous nos rêves d’une électro-pop satinée, puisant son inspiration dans les paillettes des années 80. Ou devrait-on dire 90 ? Il faut dire qu’il y a quelque chose d’un peu lynchéen dans sa voix éthérée qui nous rappelle parfois Chromatics. Côté production, c’est Timsters qui est aux commandes, que l’on connaît également pour son travail avec Praa. En bref, un cocktail doux-amer qui fait tourner les têtes comme les coeurs.

Wata Igarashi – Kioku [The Bunker New York]

Des circuits multicolores clignotant à toute vitesse. Un Rubik’s Cube électronique. Voici ce qu’évoquent les tracks du nouvel EP du producteur nippon Wata Igarashi : des combinaisons mélodiques rapides et complexes programmées par des arpégiateurs complètement affolés, rappelant le poste de commande d’un vaisseau spatial ou d’un sous-marin à la dérive. Réunis sous le nom de Kioku, signifiant « mémoire » en japonais – les quatre titres forment un intriguant puzzle cérébral, porté par un sound-design particulièrement soigné. Un peu comme si votre Super Simon ou votre jeu de bataille navale électronique avait été méchamment bidouillé, puis branché à un attirail analogique.

Broken English Club — White Rats II [L.I.E.S]

Attention, cette sortie est réservé aux avertis. Ceux qui savent ce que donne le mélange explosif de techno industrielle, post-punk et metal. Une sorte de cocktail molotov qui réveille le corps et l’âme. Derrière ce projet se cache Oliver Ho, présent sur la scène de la techno britannique depuis le milieu des années 90, aux côtés de figures comme Surgeon. Avec White Rats II, il présente la seconde partie d’une trilogie ambitieuse. Cet opus se consacre davantage sur le dancefloor avec ses touches d’acid et ses synthés très (très) énervés. Dur, énigmatique, fascinant.

Various Artists — 3615 Disco [Pont Neuf Records]

« Françaises, Français, je vous souhaite une bonne année. » Une belle introduction pour la nouvelle compilation de Pont Neuf Records, qui souffle cette année ses trois bougies. Le label parisien affiche une douzaine de sorties et peut être fier de ses nombreux soutiens, parmi lesquelles figurent quelques pointures issues de la house comme Laurent Garnier, Moomin ou encore Folamour. Pour cette nouvelle compilation, Pont Neuf a décidé de faire un petit voyage dans le temps, vers les années 80 et leur atmosphère disco et boogie. Hommage à une décennie devenue mythique qui commence très fort avec un remix de « L’amour à la plage » de Niagara par le duo Alva. Suivent quelques beaux noms, dont le fondateur de du label Moonrise Hill Material Ethyène, le producteur montant de Toulouse Mangabey ou encore Deborah Aime La Bagarre. Le tout a été supervisé par Madcat, qui a sélectionné les artistes et les morceaux. En résulte un mix tout frais pour l’été rythmé par des lignes de basse très funky. A consommer de préférence avec un bon mojito.

SSTROM — Drenched [Rösten]

N’attrapez pas froid. Après un EP et un album sortis l’année dernière, le Suédois SSTROM revient sur le label Rösten avec Drenched. Douze titres répartis sur 3 EP sortis à trois semaines d’intervalle chacun. L’alias de Hannes Stenström, autrefois membre du groupe suédois Slagsmålsklubben et moitié du duo techno énigmatique (et difficilement prononçable) SHXCXXCHCXSH, nous plonge dans une techno spongieuse, semblant avoir absorbé des quantités de liquides aux formules chimiques complexes. Les productions sont immersives, épaisses et brumeuses : une alchimie minimaliste réalisée par un mix complexe… et un malheureux coup du destin. L’EP effectivement pris forme après que Stenström a renversé un verre sur son ordinateur. Le limitant drastiquement, cette évènement importun l’aurait forcé à essayer de nouvelles techniques de composition et d’enregistrement. Et plouf, la contrainte crée la performance. N’essayez tout de même pas ça chez vous.

Madben – Landscape EP [Sous Music]

Ambiance pesante, rythme soutenu. Madben sculpte le son de « Landscape » à coups de grosse caisse et de synthétiseurs fulgurants, anxiogènes. Reconnu pour ses sorties au sein des écuries Astropolis Records et Ellum, il annonce ainsi la couleur d’un nouvel EP de trois titres, destiné au label Sous Music, créé par Anja Schneider. Ainsi épaulé par la productrice allemande, le Français s’aventure dans les sombres méandres d’un jeu de pads calme et cérébral, construit autour d’une basse vrombissante et granuleuse. Sa musique monochrome, teintée d’une touche de synthétiseurs modulaires, fait compte de ses inspirations, les scènes électroniques de Paris et Detroit en tête. Les textures et les atmosphères se mélangent et se délient comme de la peinture diluée, traçant les esquisses du Landscape EP. Des grooves puissants et minimalistes, des attaques succinctes et chirurgicales suivies par l’entêtant arpégiateur de « Robots » et les rythmiques précises de « Evade », qui peuvent aussi bien évoquer une course‐poursuite nocturne dans la forêt qu’une rave sauvage, entourée par les blocs de béton et martelée par les coups de pieds frénétiques de danseurs hallucinés. Immersion totale, sans compromis.

 

 

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