Brian Eno annonce son nouvel album et dévoile déjà une ballade écolo alarmiste
Mercy Mercy Me (The Ecology). En 1971, Marvin Gaye ouvre la voix à une génération d’artistes qui se préoccupent de l’environnement. Brian Eno reprend le flambeau en présentant « There Were Bells », une ballade alarmiste qui annonce la sortie de son prochain album, le 14 octobre.
Comment résumer la carrière d’une légende ? Brian Eno fait ses armes auprès de Roxy Music. Sur scène, son charisme rivalisait avec celui de Bryan Ferry, chanteur du groupe et ultime dandy anglais. À cette époque, on le surnommait déjà « Eno ». Le claviériste exubérant crevait l’écran, avec sa silhouette longiligne et son trait de khôl qui charbonnait ses grands yeux clairs. À la séparation du groupe, en 1972, Eno se lance dans une carrière solo. Cet OVNI se crée son propre genre musical, « la musique ambiante » et produit ses deux premiers albums, dont le mémorable Here come the Warm Jets qui nous aura valu une pochette mémorable, transpirant le kitsch et le narcissisme. Icône des années 1980, il traverse les décennies grâce à son insatiable capacité à se renouveler. La créature se meut en producteur et pond des chefs d’œuvre. Pour n’en citer qu’une poignée, c’est par exemple lui qui contribue au lancement d’un jeune groupe post-punk new-yorkais : les Talking Heads. Il accompagne également David Bowie sur sa trilogie berlinoise, et U2.
Après 5 ans d’absence, Eno annonce la sortie d’un nouvel album : ForeverAndEverNoMore qui sortira le 14 octobre. Pour nous mettre l’eau à la bouche, il sort un single, qui fera partie de l’album : « There Were Bells ». Un son quasi-mystique, dans lequel sa voix se pose sur des gazouillements d’oiseaux. Ses sommations environnementales nous écorchent les oreilles : “There were horns as loud as war that tore apart the sky / There were storms and floods of blood of human life.” (« Il y avait des cornes aussi fortes que la guerre qui déchiraient le ciel / Il y avait des tempêtes et des flots de sang de vie humaine. »). Cri d’alarme d’une génération désenchantée. Sur ses réseaux, il nous en dit un peu plus sur les conditions d’écriture du morceau : « J’ai écrit la chanson pour une performance à l’Acropole en août 2021. Il faisait 45 degrés à Athènes le jour du concert, avec des feux de forêt qui flambaient juste à l’extérieur de la ville. J’ai pensé, nous sommes ici au berceau de la civilisation occidentale, probablement témoins de sa fin ». Depuis le dernier rapport du GIEC qui nous apprenait qu’il ne nous restait plus que 3 ans pour agir avant l’irréversibilité, on est content que des musiciens à la notoriété d’Eno se penchent sur la question.
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