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28 mai 2014

Bambounou: « Je bosse plus ou moins sur mon second album »

par rédaction Tsugi

Après un album chez 50 Weapons et une Boiler Room, à seulement 24 ans, Bambounou est la coqueluche des festivals de cet été… Et des fêtards des Electropicales, ravis d’un set finalement assez pêchu. Pendant que les Sexy Sushi faisaient le show sur la grande scène, rencontre avec Jérémy Guindo, alias Bambounou.

Tsugi: Nuits Sonores, Primavera, Peacock Society… Tu es de tous les festivals cet été !

Bambounou: Oui, et se rajoutent à la liste quelques festivals en Italie… Et d’autres dates, mais j’ai la mémoire courte (rires) ! Mon premier festival, c’était à Montréal à l’Igloofest, devant 10 000 personnes… C’était génial, j’adore ça. C’est une manière différente de jouer qu’en club, tu dois gérer une masse. Une fois que tu comprends les gens qu’il y a en face de toi, il y a vraiment moyen de s’amuser.

Ago et Kwalud, deux artistes réunionnais, étaient d’accord pour dire que tu étais l’artiste le plus attendu sur les Electropicales, parce que tu peux faire des sets mélangeant beaucoup d’influences différentes, un peu comme la culture réunionnaise… Tu as prévu un set comme ça pour ce soir ?

Non, je ne fais jamais mes sets en fonction de l’endroit où je joue. Je ne les prépare jamais en fait ! J’essaye de comprendre le public avant de proposer les prochains tracks. Aussi, je n’ai pas l’impression de tant mélanger que ça : je reste beaucoup dans des morceaux house et techno, même si parfois j’essaye de proposer des sons un peu moins 4-4. Après, on va voir, si il y a des gars qui sont là pour moi, ça pourrait être cool de mixer plusieurs influences ! Ça fait plaisir mais ça donne la pression aussi (rires).

Tu reviens d’une tournée en Asie. C’était comment ?

J’ai fait Séoul, Tokyo et Kanazawa. C’était mon premier tour asiatique, incroyable. Ce n’était pas forcément ultra blindé, mais il y avait beaucoup de vrais fans. J’étais hyper touché, je ne savais pas que ma musique allait jusque là-bas…

Tu dors de temps en temps ?

J’essaye ! J’ai développé une super technique pour dormir dans les avions, et j’essaye de dormir dès que je peux. Et si ce n’est pas possible, soit je joue aux jeux vidéos, soit je fais de la musique.

Un peu geek sur les bords ?

Un peu oui… Le premier cachet que j’ai eu m’a servi à racheter une Super Nintendo. J’en avais une étant petit, mais je l’ai revendu pour une Nintendo 64… J’ai bien regretté ensuite ! J’ai racheté tous mes jeux, une Playstation III, je vais sûrement acheter la IV… Mine de rien, ça ne fait pas si longtemps que je tourne beaucoup, donc pour l’instant je m’en sors niveau planning. Je bosse beaucoup, je passe beaucoup de temps en studio, ça me fait vraiment kiffer. Je n’ai pas l’impression que c’est un travail, c’est toujours un divertissement pour moi, et je trouve que c’est important de garder cette vision-là le plus longtemps possible.

As-tu toujours voulu faire ça ?

Ce n’était pas ma vocation première, je ne me suis jamais dit que j’allais faire ça toute ma vie. Ça va faire un peu cliché, mais je pense que je suis tombé dedans par hasard, même si j’ai toujours aimé la musique. J’ai essayé de produire, ça a marché, et me voilà.

Les rencontre avec ClekClekBoom et 50 Weapons ont beaucoup joué dans ton ascension. Comment ça s’est passé ?

Valentino (French Fries) est un ami depuis très longtemps : on faisait du skate ensemble quand on avait 13 ans. On se voyait de temps en temps, sans savoir qu’on faisait chacun du son de notre côté. Puis un jour on a écouté ce que l’autre produisait… Et maintenant on se voit tous les jours. Il est affilié à ClekClek depuis ses 14 ans, c’est comme ça que j’ai rencontré les autres.

Quant à 50 Weapons, c’est une histoire marrante. Ils m’ont contacté un jour par e-mail pour que je vienne jouer à Berlin pour la release party d’un album d’Addison Groove. Je suis arrivé là-bas comme une fleur. La soirée se passe, c’était génial, j’ai fait un bon set. Le soir-même, ils m’ont renvoyé un mail pour me confirmer qu’ils voulaient un album, qu’il fallait que je sorte un single… A l’époque, j’avais sorti 2 EPs, j’avais 20-21 ans… J’ai paniqué, et j’ai dit non, c’était trop stressant. Trois jours après, je me suis réveillé en sueurs, en me disant « mais évidemment je vais le faire ! », me rendant compte des enjeux d’un tel projet ! Après, c’était lancé, j’ai rencontré Gernot et Sebastian, les deux gars de Modeselektor. On s’est super bien entendu, et maintenant on s’envoie plein de SMS débiles.

[Il montre un échange de MMS, où Bambounou envoie un selfie duckface depuis la piscine de l’hôtel à Saint-Denis… La réponse de Gernot est NSFW et implique deux métalleux bien crados]

Tu es très identifié à ces deux cercles. Ça n’a jamais été un problème pour toi d’être aussi affilié à un label, d’être parfois appelé « Bambounou de ClekClekBoom » et pas « Bambounou » tout simplement ?

Je n’ai jamais eu l’impression d’être affilié à telle ou telle scène. Je ne sais pas comment ça se passait avant, mais je m’entends super bien avec les mecs de la Concrete, du Social, du Showcase, avec ceux de ClekClek qui sont ma famille, aux mecs d’In Paradisium ou Demented… Ça va être ultra-stupide ce que je vais dire, mais pour moi la musique n’a pas de frontières. Ce n’est pas parce que je fais de la techno que je vais me fermer à la musique des autres. Pas d’affiliation ou d’enfermement quand on part de ça ! Je vais au Social, au Rex, à la Machine… La nuit à Paris évolue dans le bon sens, on fait facilement face à Berlin. Autant en profiter : c’est en allant partout que je trouve l’inspiration. Rester cantonné à un seul cercle ou à un seul genre de musique, c’est dommage. Après, c’est important d’être cohérent dans ses productions, mais ce n’est pas pour ça que je ne vais pas aller écouter de la musique traditionnelle turque à l’Institut du Monde Arabe.

Et là, sur le vol Tokyo-Paris, tu as écouté quoi ?

Comme je le disais tout à l’heure… J’ai dormi ! (rires). Mais j’aurais forcément écouté de la musique japonaise, de la J-Pop. A Kanazawa, à la fin de la soirée, il n’y avait plus beaucoup de monde, et les gars ont commencé à passer un peu ce qu’ils veulent. Ils ont joué de la J-pop, je suis descendu dans le public : 150 BPM, je ne comprenais pas les paroles, c’était complètement dingue ! C’est comme si tu écoutais du Jacques Brel remixé, sans rien y piger. Ça m’a beaucoup amusé.

Ça fait quoi une interview sans French Fries ?

On s’y habitue… Dernièrement, j’ai tourné tout seul… Et tu te sens vraiment seul, même en rencontrant de nouvelles personnes. Tu te rends compte que, quand tu revois tes deux amis ingénieurs qui s’en battent les couilles de la musique, ça fait vraiment plaisir (rires).

Dans un article de 2012 dans Libération, on pouvait lire que tes sets partaient un petit peu « dans tous les sens…

… comme mes cheveux ! ». Oui, je m’en souviens. Capillairement, il y a eu du changement : si je veux voir les gens devant moi, ils faut que je me les attache. Sinon, je n’ai jamais vraiment eu l’impression que mes sets partaient dans tous les sens musicalement. J’espère que c’était plutôt par rapport aux mecs dans public qui dansent comme des fous ou moi qui aime bien bouger aussi derrière mes platines.

Tu as des projets pour la rentrée ? Pour 2015 ?

Je bosse plus ou moins sur mon second album. La seule que je puisse dire à ce sujet, c’est « I feel like this »

Les Electropicales pour toi, c’était quoi ?

Carry poulet, planteur, soleil… Tous les gens sont super sympas, c’est impressionnant par rapport à Paris.

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